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 Le Dimanche de saint Grégoire Palamas

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AuteurMessage
asthione




Nombre de messages : 14
Date d'inscription : 13/11/2006

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MessageSujet: Le Dimanche de saint Grégoire Palamas   Le Dimanche de saint Grégoire Palamas EmptyMer 10 Jan - 23:15

Père Ambroise Fontrier

Homélie pour le Dimanche de saint Grégoire Palamas


Aujourd’hui c’est la fête de la théologie, de la théologie par excellence, et je voudrais essayer d’esquisser un tableau qui fasse voir l’opposition entre la vraie théologie, le vrai théologien, et la fausse théologie et les penseurs qui en sont les enseignants. Qu’est-ce qu’un penseur ? Même quand il se dit chrétien, il est en dehors de la vérité, et toutes les hérésies comme tous les hérétiques sont venus des penseurs. Nous avons eu un grand, un très très grand saint, Cosmas d’Etolie, dont je vous ai plusieurs fois parlé. Il disait : «Tous les malheurs de l’Eglise viendront des intellectuels» ; et nous en avons beaucoup qui sont en première ligne, qui occupent les premières places, et qui nous dispensent, non pas la parole de vérité, mais celle de l’égarement. Ce sont des êtres qui prennent l’Evangile, qui prennent les Pères, mais qui les interprètent selon leur quant-à-moi. Essayer de les écouter : «Moi je dis ! Moi je pense ! Moi je fais !» Très bien... ce sont des systèmes qu’ils inventent, ce sont des systèmes qu’ils cogitent dans leurs bureaux et dans leurs bibliothèques, mais ils n’ont aucune part à la vie dans le Christ et dans le Saint Esprit. Tels sont nos penseurs, et hélas nous en avons beaucoup, pour ne pas dire que n’avons qu’eux seuls aujourd’hui. Et beaucoup de systèmes sont entrés dans l’Eglise et nous ne voyons plus où est la vraie théologie. Heureusement que nous avons des fêtes dans l’Eglise qui nous le rappellent.

Donc saint Grégoire Palamas, archevêque de Thessalonique en plein XIVème siècle, a dû faire face, lui seul, à cette tentative faite par la pensée rationaliste de ce monde pour s’introduire dans le Corps de l’Eglise. C’était la philosophie elle-même qui attaquait -cette philosophie, dont saint Athanase le Grand disait : «Qu’est-ce que la philosophie, si ce n’est l’histoire des égarements humains ?» Même les plus grands philosophes -et aujourd’hui vous avez dans nos universités de grands penseurs- ont erré...Ceux qui règnent encore aujourd’hui c’est Platon, le néo-platonisme, l’aristotélisme, etc. Et on ouvre de grands yeux, et on veut tout expliquer en fonction de ces philosophes, dont les Pères de l’Eglise, qui connaissaient bien leur théorie, se sont moqués avec beaucoup d’humour et sans hésiter. Ils sont là et on explique l’Evangile à travers eux. Vous avez un Platon qui a des extases, il cherche... le néo-platonisme encore... et pendant des centaines d’années, ils cherchent en eux l’Image. Dites-moi ? Quelle image peut trouver en lui-même un philosophe ? Si ce n’est sa propre image, sa propre pensée. Comme dirait saint Grégoire Palamas, il contemple des images fausses. - Et toi, Grégoire Palamas, qu’est-ce que tu as vu dans ton coeur ? Tu as étudié Aristote, tu as étudié Platon, tu as connu toute la culture de ton temps, tu la possédais sur le bout des doigts et pourtant, après avoir tout connu, tout étudié, tout approfondi, tu t’es retiré avec ta famille chacun de son côté, dans les grottes, dans les monastères et dans les grottes et les rochers escarpés de l’Athos. Et quelle était ton occupation, dans ta grotte ? Elle était simple : «Seigneur ! Eclaire mes ténèbres ! Seigneur ! Eclaire mes ténèbres ! Seigneur ! Eclaire mes ténèbres !» C’est tout ce qu’il disait, lui qui possédait la science, et la connaissance philosophique de toute son époque, et je vous assure, elle était d’un grand volume à cette époque-là...Et lui, après l’avoir bien connue, la rejette et n’a plus qu’une seule prière : «Seigneur ! Eclaire mes ténèbres !»

Voilà ! Celui-là a vu dans le fond de son coeur la vraie Image, comme la Mère de Dieu dans le Temple, où elle avait compris qu’il fallait retourner dans le fond de son coeur pour y voir la vraie Image. Et le philosophe, qu’est-ce qu’il fait ? Mais il contemple de fausses images, car la vraie Image, c’est celle de l’âme qui a été purifiée par le saint et vrai baptême. Or, les philosophes anciens, comme Platon, n’avaient pas entendu le Christ. Les néo¬platoniciens en avaient entendu parler, mais comme ils n’avaient pas reçu le saint baptême, que regardaient-ils ? Que voyaient-ils dans leur «en eux-mêmes» ? -ils croyaient voir le monde en lui-même, le monde des choses en soi- sinon les fausses images de l’homme déchu, corrompu, dissolu par le péché d’Adam qui a rendu, je le répète, notre nature malade. Voilà la différence qui est entre les philosophes et le théologien.

Tandis que le vrai théologien, c’est celui qui est passé par tous les stades de la purification, par le baptême, par la confession, par la prière perpétuelle, c’est celui qui s’est purifié, ou tout au moins est en voie de purification. Il a hurlé vers Dieu : «Seigneur, éclaire mes ténèbres ! Seigneur Jésus Christ, aie pitié de moi !» Et là, le Saint Esprit trouve dans ces êtres des coeurs préparés.

Vous vous rappelez Moïse ? Pendant quarante jours, il a gravi le Sinaï, de plus en plus seul, de plus en plus dans le grand et redoutable et terrifiant silence, des rochers escarpés de la montagne du Sinaï. Il a jeûné, et plus il montait, dit sa vie, très bien expliquée par saint Grégoire de Nysse, plus les sons de la trompette devenaient puissants. C’est-à-dire que la trompette spirituelle fait entendre sa voix de façon de plus en plus forte. Et quand il est monté au sommet, il a attendu, il a attendu, et le Seigneur, la Voix de Dieu a résonné : «Mets-toi dans ce trou, je mettrai ma main sur toi. Je passerai, mais tu ne verras que mon dos». Et le Seigneur passe, et Moïse, le grand Moïse n’a vu que le dos de Dieu. Lui qui pendant quarante jours, dans le jeûne, devait gravir la montagne du Sinaï.

Dis-moi, Moïse, tu ne me l’as pas dit, qu’est-ce que c’est que ce «dos» que tu as vu ? Alors les siècles ont passé, des millénaires, et saint Grégoire, en criant vers le Seigneur a été digne, en plein XIVème siècle, de voir le dos de Dieu. Et toi, Grégoire, qu’est-ce que c’est ? explique-nous ce que tu as vu. - Oui, la face de Dieu, personne ne l’a vue, personne ne la verra, même les anges et les archanges, les chérubim et les séraphim qui sont les plus proches de lui, aucune créature ne peut voir la face de Dieu. Alors, quel est ce dos ? C’est un symbole : tout ce que Dieu nous révèle, par ses opérations, par ses énergies, non pas par sa substance, essence ou nature ; tout ce qui nous est nécessaire.

Alors saint Grégoire Palamas, en plein XIVème siècle, va affronter la philosophie et les philosophes de son temps, qui parlaient dans le vide, tandis que lui parlait de ce qu’il connaissait, c’est-à-dire du «dos de Dieu» dont il avait fait l’expérience.

Des bagarres, des disputes théologiques qui ont duré plusieurs années, des Empereurs sont morts d’épuisement, des évêques, et par trois conciles réunis à quelques années d’intervalle dans la grande église de Sainte Sophie de Constantinople, la philosophie rationaliste, le quant-à-moi, le monde des penseurs non-transfigurés, le monde de tous ces professeurs de théologie qui n’ont pas ouvert la bouche pour dire : «Seigneur, éclaire mes ténèbres !» devait être confondu par lui.

Voilà pourquoi nous le fêtons non seulement le jour de sa dormition, mais aussi le Deuxième Dimanche de carême, comme le porte-parole, l’illustration de la vraie théologie. Contre lui achoppent, aujourd’hui encore, je ne dis pas les Occidentaux, le Papisme qui le considère comme hérétique, mais encore tous ceux qui se disent aujourd’hui orthodoxes, ne peuvent pas pénétrer dans sa pensée, parce que pour pénétrer, faire l’expérience qu’il a faite, ils refusent de suivre le chemin de l’ascèse qui a été le sien : «Seigneur, éclaire mes ténèbres !»

Quel est donc son apport ? Il dit : «Ecoutez, Dieu ! est inconnaissable, personne ne l’a vu, personne ne le verra, seul le Fils connaît le Père, comme le Père connaît le Fils». Et les Occidentaux : «Oui, c’est ça, Dieu est inconnaissable, Dieu est insaisissable». «Alors, dit-il, c’est bien ! Mais alors nous sommes orphelins, vous avez un soleil, mais il y a des nuages qui le cachent, jamais ses rayons ne viennent jusqu’à nous». «Mais alors, les autres disaient, mais si c’est Dieu qui entre en communion avec nous, alors nous sommes en plein dans le panthéisme. Or Dieu est inaccessible. Oui, il est inaccessible. - Mais alors ? S’il est inaccessible et pas accessible, alors nous sommes de pauvres types, nous voyons le soleil à travers des nuages, nous ne le voyons même pas, nous sommes dans les ténèbres». Oui, alors, on doit, ici, faire très attention, parce que la voie est double, il faut la voir en même temps. Moïse n’a pas vu la face de Dieu, Moïse a vu le dos de Dieu. Oui ! Dieu est participable ! Oui ! Dieu est imparticipable ! «Alors quoi ? ou l’une chose ou l’autre !» se dit-on. L’orthodoxie n’est ni froide, ni chaude et surtout pas tiède ! Oui, Dieu est imparticipable, Dieu est inconnaissable dans sa nature et dans son mystère que les anges ne peuvent pas connaître ; et, en même temps, Dieu est participable, et c’est là notre différence ; le soleil luit dans le ciel, il n’y a pas de nuage entre notre Dieu et nous, mais nous sommes participants à lui dans ses opérations, dans ses énergies, dans ses forces. Oui, elles ne sont pas la Nature -je le répète, imparticipable, inconnaissable, invisible- mais elles sont ce que Sa Nature dégage vers le monde. Le rayon du soleil n’est pas le soleil, la lumière du soleil n’est pas le soleil, et pourtant, on ne peut pas dire que ce soit autre chose, mais nous participons à la chaleur du soleil -voilà une énergie-, aux rayons du soleil -voilà l’énergie-, à la lumière du soleil -voilà l’énergie. Voilà l’opération ; mais nous ne participons pas à Sa nature, car si nous l’approchions, nous serions consumés par son feu incandescent que rien ne peut approcher. C’est une image dont je me sers, disons, elle nous aide à mieux saisir le mystère de Dieu et ici, saint Grégoire Palamas devait rappeler à toute l’Eglise la doctrine toujours prêchée, mais qui était quelque peu oubliée, que Dieu est participable dans ses énergies incréées. Si le soleil ne montre pas sa lumière, ne dégage pas sa chaleur, n’envoie pas un rayon, notre nature, notre terre se meurt. Imaginez une terre sans le soleil. C’est impensable. De même, un Dieu qui n’a aucune relation avec ses créatures est, pour nous les chrétiens orthodoxes, impensable. Voilà pourquoi nos adversaires, en Occident, disent : «Oui, Dieu a des opérations, a des énergies, mais elles sont créées». «Maman, donne-moi de l’argent pour faire un cadeau à Papa, c’est la fête des pères». Eh quoi ? Voilà, un cadeau, c’est une créature ; Dieu se donne lui-même dans ses énergies -et non pas dans son essence. Rien ne s’interpose, aucune créature, aucun cadeau, aucun présent, c’est Dieu lui-même dans ce qu’il a de participable.

Tout ce qui est nécessaire à notre salut, Dieu nous l’a donné, ce qui n’était pas indispensable à notre salut, Dieu l’a gardé pour lui.

Quand vous entendez ce nom béni de saint Grégoire Palamas, qui a même subi la prison parte qu’il refusait de commémorer son Patriarche qui n’était pas très orthodoxe., il est resté longtemps en prison, mais après Dieu l’a sorti, en a fait même un luminaire, l’a mis sur le lampadaire de l’Eglise et jusqu’à aujourd’hui, il fait hurler ses ennemis, les ennemis de Dieu, mais à nous, il ouvre la bouche, pour bénir le Père, le Fils et le Saint Esprit, notre Dieu inconnaissable et connaissable, dans ses opérations tournées vers le monde. Nous pouvons voir Dieu, mais son dos seulement.

Que Dieu nous rende dignes par ses prières de voir et lui et la face du Seigneur Jésus Christ dans son royaume. Amen.
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