SAINT MOINE MAMERT CLAUDIEN
Saint Mamert avec un frère plus jeune que lui. Ce fut Mamert Claudien, Moine, puis Prêtre et coopérateur fidèle de l'Evêque de Vienne. Il vivait au milieu du cinquième siècle et rendit son âme au Seigneur entre 470 et 474. Sidoine Apollinaire le regardait comme le plus beau génie de son siècle. Il était à la fois poète, philosophe et théologien : il pouvait répondre à toutes sortes de questions et combattre toutes les erreurs; mais sa modestie et sa vertu le rendaient bien plus recommandable encore que son savoir. Il enseigna au clergé de son frère les Saintes Ecritures, le chant ecclésiastique et la Liturgie, qu'il enrichit de plusieurs hymnes, entre autres celle du dimanche de la Passion :
Pange, lingua, gloriosi Redis, ô ma langue
Lauream certaminis du Christ souffrant le combat glorieux
Son ouvrage le plus important est son traité en trois livres sur "la Nature de l'âme" (P.L. t.53). Le but de Mamert Claudien est de réfuter Faust de Riez, en Provence, qui aurait nié l'incorporéité des Anges et des âmes humaines, et n'admettait que l'incorporéité de Dieu. Il dédie son écrit à Sidoine Apollinaire, encore laïque. On n'avait pas encore si bien raisonné sur la nature du corps, sur celle de l'âme, et sur la distinction entre les deux substances. L'auteur y enseigne clairement "l'animisme" : "L'âme est la vie du corps en cette vie; elle est également dans tout le corps et chacune de ses parties; elle n'est point locale, elle est autant dans chaque partie du corps que dans le tout". Il prouve, par dix syllogismes excellents, que l'âme est incorporelle. On ne parle guère plus solidement ni plus clairement aujourd'hui que la science psychologique a fait d'incontestables progrès.