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 Saint Bède le Vénérable; 27 mai - 9 juin

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Philippe Crévieaux




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MessageSujet: Saint Bède le Vénérable; 27 mai - 9 juin   Saint Bède le Vénérable; 27 mai - 9 juin EmptyMar 9 Juin - 0:07

SAINT BÈDE LE VÉNÉRABLE
Saint Bède fut historien et ecclésiastique qui rapporta l'histoire du Christianisme en Angleterre jusqu'à son époque. Il naquit probablement vers 673 en Northumbrie. On ne sait pas exactement où il est né, mais cela fut probablement près de Jarrow.

A l'âge de sept ans, Bède fut envoyé à Saint Benoît Biscop au Monastère Saint-Pierre à Wearmouth, pour être éduqué et élevé. De là il fut envoyé au nouveau Monastère de Saint-Paul, fondé à Jarrow en 682, où il demeurera jusqu'à sa naissance au Ciel. Là il fut guidé par l'Abbé Saint Ceolfrith, qui succéda à Saint Benoit en 690, dirigeant ensemble Wearmouth et Jarrow.

Il y a un incident dans le texte anonyme de la Vie de Ceolfrith qui pourrait se rapporter au jeune Bède. Une peste avait ravagé le Monastère de Ceolfrith en 686, emportant la plupart des moines qui chantaient dans le choeur pour les Offices de l'église. Seul l'Abbé et un jeune garçon élevé et éduqué par lui survécurent. Ce jeune garçon "est à présent un Prêtre dans ce même monastère et rapporte les admirables actions de l'Abbé tant verbalement que par écrit pour tous ceux qui veulent en prendre connaissance."

Affligé par cette catastrophe, Ceolfrith décida qu'ils chanteraient les Psaumes sans les antiphonaires, sauf à Matines et Vêpres. Après une semaine ainsi, il reprit le chant des antiphonaires à leur place prévue. Avec l'aide du garçon et des Moines survivants, les Offices furent accomplis avec difficulté, jusqu'à ce que d'autres Moines viennent et soient formés à chanter.

Saint Bède fut ordonné Dacre à dix-neuf ans, et à la sainte prêtrise à l'âge de trente ans, par Saint Jean de Beverley, le Saint Evêque d'Hexham (687) et plus tard d'York (705). Bède aimait beaucoup les Offices d'église, et croyait que puisque les Anges étaient présents avec les Moines durant les Offices, il se devait d'y être lui aussi. "Que se passera-t-il s'ils ne me trouvent pas parmi les frères lorsqu'ils se rassemblent? Ne vont-ils pas dire 'Où est Bède'?"

Bède commença comme élève de Saint Benoît Biscop, qui avait été Moine au célèbre Monastère de Lérins, et avait lui-même fondé des monastères. Saint Benoît avait ramené de Lérins nombre de livres en Angleterre, et d'autres monastères d'Europe. Cette bibliothèque permit à Bède d'écrire ses propres livres, parmi lesquels des commentaires bibliques, l'histoire ecclésiastique, et de l'hagiographie.

Bède ne fut pas un historien objectif. Il était pleinement du côté romain dans le débat avec la Chrétienté celtique, par exemple. Cependant, il fut équitable et minutieux. Ses livres, réalisés d'après "des anciens documents, des traditions de nos ancêtres, et de ma connaissance personnelle" (Hist. Eccl. Livre 5,24) nous donnent une vue profonde dans la vie monastique et séculière des débuts de la Grande-Bretagne. Lire Saint Bède, c'est entrer dans un monde formé par des traditions spirituelles similaires à celles des autres Chrétiens orthodoxes. Ces Saints orthodoxes d’Occident pratiquaient la même Ascèse héroïque que les Saints orthodoxes d'Orient.

Saint Bède tomba malade en 735. Durant deux semaines précédant Pâque, il fut faible, et eut difficile à respirer, mais souffrit peu. Il demeura joyeux et donna ses leçons quotidiennes à ses élèves, passant ensuite le restant de la journée à chanter des Psaumes et à remercier Dieu. Il répétait souvent les mots de Saint Ambroise : "Je n'ai pas vécu d'une manière où j'aurais honte d'être parmi vous, et je n'ai pas peur de mourir, car Dieu est miséricordieux." (Paulin, Vie de Saint Ambroise, ch. 45)

En plus de donner des leçons quotidiennes et de chanter les Psaumes, Saint Bède travaillait aussi à une traduction anglo-saxonne de l'Evangile de Saint Jean, et à un livre d'extraits des écrits de Saint Isidore de Séville. Le mardi avant la Fête de l'Ascension du Seigneur, la respiration du Saint devint fort pénible, et ses pieds commencèrent à enfler. "Apprenez plus vite", dit-il à ceux qui prenaient des notes de lui, "car je ne sais pas combien de temps je pourrai encore continuer. Le Seigneur pourrait me rappeler d'ici peu."

Après une nuit sans sommeil, Saint Bède continua à dicter le mercredi matin. A la Troisième Heure, il y eut une procession avec les Reliques de Saints dans le monastère, et les frères partirent pour participer à cet Office, laissant un Moine nommé Wilbert avec Bède. Le Moine lui rappela qu'il restait un chapitre à écrire dans le livre qu'il dictait. Wilbert hésitait cependant à perturber le mourrant. Saint Bède lui dit, "il n'y a pas de dérangement, prend ta plume et écrit vite."

A la Neuvième Heure, Bède s'arrêta et dit à Wilbert qu'il avait quelques affaires sur sa poitrine, comme du poivre, de l'encens et des mouchoirs. Il demanda au Moine de les donner aux Prêtres du monastère, afin qu'ils puissent les partager entre tous. Lorsqu'ils arrivèrent, il leur parla à chacun d'entre eux tour à tour, leur demandant de prier pour lui et de se souvenir de lui dans les Offices. Puis il dit, "voici l'heure de mon départ, et mon âme aspire à voir le Christ mon Roi dans Sa beauté."

Ce soir-là, Wilbert lui dit, "cher maître, il reste une phrase inachevée." Bède dit, "très bien, écrit-là." Alors le jeune Moine dit, "c'est terminé à présent." Saint Bède répondit : "tu dis la vérité, c'est vraiment terminé." Alors il demanda à Wilbert de lui relever la tête, afin qu'il puisse voir l'église où il avait l'habitude de prier. Après avoir chanté : "Gloire au Père, et au Fils, et au Saint Esprit" jusqu'à la fin, Saint Bède s'endormit dans le Seigneur Qu'il avait aimé.
Bien que Saint Bède se reposa le 25 mai, il est commémoré le 27, parce que la Fête de Saint Augustin de Canterbury est au 26. Son corps fut d'abord enterré dans le porche Sud de l'abbatiale, puis ensuite transféré près de l'autel. De nos jours, ses Saintes Reliques reposent dans la cathédrale de Durham, dans la chapelle Galilee. (Saint Bède est l'unique Anglais mentionné par Dante dans sa "Divine Comédie" ).

ou

Aux jours où la Northumbrie était un grand centre d'enseignement avec de célèbres écoles à Jarrow et York, Bède fut le plus distingué de ses érudits. Dès l'âge de sept ans (voire trois), il fut élevé au monastère nouvellement fondé de Wearmouth-Jarrow, sous les Abbés Benoît Biscop et Ceolfrid. En 703, il fut reçu comme Mine par Saint Benoît Biscop et ordonné Prêtre à l'âge de trente ans par Saint Jean de Beverley. En dehors de quelques rares visites ailleurs, Bède passa le restant de sa vie à Jarrow; n'allant jamais plus loin que Lindisfarne et York.

"J'ai passé toute ma vie", dit-il, "dans le même monastère, et étant attentif à la règle de mon ordre et au service de l'Eglise, mon plaisir de tout instant fut dans l'étude ou l'enseignement ou l'écriture". Il comptera jusqu'à disciples six cents Moines et deviendra le Père de l'enseignement anglais. "J'ai dévoué toutes mes énergies dans l'étude des Ecritures, observant la discipline monastique, et chantant les services quotidiens à l'église."

Bède fut un travailleur prodigieux, l'auteur de quarante-cinq volumes, dont des commentaires, des manuels et des traductions. Son éventail était encyclopédique, embrassant tout le champ de la connaissance contemporaine. Il écrivit des oeuvres de grammaire et de chronologie, des hymnes et des vers, des lettres, des homélies, et compila le premier martyrologe avec notes historiques. Ces travaux étaient en latin, mais Bède est aussi connu comme le premier auteur de prose anglaise (perdue depuis). Les écrits bibliques de Bède furent très étendus et importants à leur époque, mais c'est comme historien qu'il est célèbre. Les hymnes en latin "L'hymne pour la montée des Martyrs" et "Chantons triomphalement des hymnes de louange" furent écrits par Bède.

Son oeuvre principale, achevée en 731, sera son "Histoire de l'Eglise et de la Nation anglaises", pour laquelle selon certaines sources (alors qu'il ne quitta jamais l'Angleterre!), il aurait fouillé les archives de Rome, collectionnant et collationnant les documents, et réalisant en détail son étude faisant autorité sur les origines chrétiennes en Grande-Bretagne. A cela il ajouta les Vies de cinq antiques Abbés de Wearmouth et Jarrow. Jusqu'à sa dernière maladie, il n'eut aucune assistance : "Je suis mon propre secrétaire; je dicte, je compose, et je recopie moi-même".

On rapporte nombre d'histoires à son sujet. Celle-ci est mythique: en visite à Rome avec d'autres érudits, il les trouva rassemblés autour d'une inscription encryptée au-dessus d'une porte métallique. Un citoyen romain passant, voyant leur confusion, se moqua de Bède et le traita crûment de boeuf anglais, quand, à sa surprise, Bède lut en une fois la signification. Depuis ce moment, à cause de l'étendue de sa connaissance, on lui donna le titre de vénérable.

Mais l'histoire la plus connue est celle rapportée par son contemporain Saint, comme quoi lorsque la maladie et la faiblesse le frappèrent à la fin de sa vie, sa traduction de l'Evangile de Saint Jean en anglais n'était pas encore terminée. Malgré ses nuits sans sommeil et ses jours de lassitude, il continua sa tâche, et bien qu'il mit toute la hâte possible, il prit tout le soin possible pour comparer le texte et garder l'exactitude. "Je ne veux pas que mes disciples", disait-il, "lisent un mensonge ou travaillent à n'importe quoi après mon départ". Ses amis le supplièrent de se reposer, mais il insista pour continuer. "Nous ne le lisons jamais sans pleurer", remarqua un d'entre eux.

Quand arriva son dernier jour, il appela son scribe et lui dit d'écrire de toute avec toute la célérité possible. "Il y a encore un chapitre en attente", répondit le garçon, quand le jour se terminait; "n'auriez-vous pas mieux fait de vous reposer un peu?" Mais Bède persista dans sa tâche. "Faites vite dans vos transcriptions", répondit-il, "car je ne pourrai pas tenir beaucoup plus longtemps".

Quand la nuit tomba, le jeune homme dit : "Il y a encore une phrase non-écrite". "Ecrivez-la vite", répondit Bède; et quand ce fut fait, il dit : "Tout est accomplit à présent", puis, renvoyant ses compatriotes Moines et leur distribuant le peu qu'il possédait, d'une voix brisée, il chanta le Gloria et passa de vie à trépas lors de la Vigile de l'Ascension.

De tous les écrivains d'Europe occidentale de l'époque de Saint Grégoire le Grand jusqu'à Anselme, Saint Bède fut probablement le plus connu et le plus influent, particulièrement en Angleterre. Il fut un érudit consciencieux et un distingué concepteur. Ses oeuvres "De Temporibus" et "De Temporum Ratione" ont établit le principe de dater tout à partir de l'année du Seigneur, "anno domini" (A.D.).

Déjà en 853, un Concile de l'Eglise à Aachen (Aix-la-Chapelle) se référa à lui comme "le
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Philippe Crévieaux




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MessageSujet: Re: Saint Bède le Vénérable; 27 mai - 9 juin   Saint Bède le Vénérable; 27 mai - 9 juin EmptyMar 9 Juin - 0:07

Vénérable", c'est à dire, méritant les honneurs. Saint Boniface appela Bède "la lumière de l'Eglise, illuminé par le Saint Esprit". Pour Alcuin lui-même, le grand "maître enseignant" de son temps, il fut le "bienheureux Bède, notre maître". (Alcuin rapporta des guérisons miraculeuses ayant eu lieu via les Reliques de Bède). Bède est le seul Anglais que Bède nomme dans son "Paradis". Le centre du culte de Bède est à Durham, où se trouve son tombeau, et York .

Saint Bède est dépeint dans l'iconographie comme un vieux Moine écrivant avec une plume et une règle. On peut aussi le montrer étudiant un livre, tenant une cruche avec de la lumière tombant sur lui, ou soutenu par des Moine pendant qu'il est mourrant.

ou

On cite Bède comme un parfait modèle de savoir dans l'état monastique, et qui s'est appliqué à toutes sortes d'études et même à enseigner les autres. Qui fut plus attaché que lui aux exercices de piété et de religion? A le voir prier, il semblait qu'il n'étudiait pas; à voir le nombre de ses ouvrages, il semblait qu'il ne fit autre chose que d'écrire.

Bède, surnommé "le Vénérable", ne doit point être confondu avec un autre Bède plus ancien, qui était moine de Landisfarne. Il naquit, en 673, dans un village qui, peu de temps après, fit partie des biens du Monastère de Jarrow.

Saint Benoît Biscop ayant fondé, en 674, l'Abbaye de Saint-Pierre à Weremouth, près de l'embouchure de la Wère, fonda, en 680, celle de Saint-Paul à Girvum ou Jarrow, sur la bord de la Tine (au-dessus du lieu nommé Caprae Caput, qui s'appelle encore aujourd'hui Goal'shead ou Galeshead, vis-à-vis de Newcastle). Il régnait une si belle harmonie entre les deux maisons, qu'elles étaient souvent gouvernées par le même Abbé, et qu'on les désignait sous le nom commun de "Monastère de Saint-Pierre et de Saint-Paul." Le Saint fondateur, qui avait autant de savoir que de piété, procura à chaque communauté une excellente collection de livres qu'il avait apportés de Rome et des pays étrangers. Bède lui ayant été confié par ses parents dans sa septième année, il se chargea du soin de le former à la vertu et aux sciences; il l'envoya dans la suite à Jarrow, afin qu'il y continuât ses études sous l'Abbé Céoll'rid, à Jarrow, dont il ne devait plus sortir.

A peine était-il arrivé, qu'une peste cruelle vint fondre sur le monastère : elle enleva tous les Moines qui savaient chanter en choeur, excepté l'Abbé Céolfrid et le jeune Bède; tous deux continuèrent à célébrer de leur mieux l'Office canonial, en entier, avec une exactitude obstinée, jusqu'à ce que de nouveaux confrères leur fussent envoyés.

Bède nomme, parmi les maîtres habiles dont il prit les leçons, le Moine Trumbert, disciple de Saint Chadd, Evêque d'York, puis de Litchfield, lequel avait établi une école célèbre dans le Monastère de Lestingan, au comté d'York. Le chant ecclésiastique lui fut enseigné par Jean, qui, de grand-chantre de Saint-Pierre du Vatican, était devenu Abbé de Saint-Martin de Rome, et que le Pape de Rome Agathon avait envoyé en Angleterre avec Saint Benoît Biscop. Il apprit le grec de Théodore, Archevêque de Canterbury, et de l'Abbé Adrien, qui rendit cette langue si familière à plusieurs Anglais, qu'on eut dit qu'elle était leur langue maternelle. Bède en donne pour exemple Tobie, Evêque de Rochester. S'il eût été moins modeste, il aurait pu se citer lui-même. On voit en effet, par son "Ars metrica", et par ses autres ouvrages, qu'il savait parfaitement la langue grecque. Les vers que nous avons de lui montrent aussi qu'il était bon poète pour le siècle où il vivait; mais ses sermons, ainsi que ses commentaires sur l'Ecriture Sainte, prouvent qu'il fit sa principale étude de la méditation des Livres Divins et des écrits des Pères.

La science et la piété suppléant en lui au défaut de l'âge, l'Abbé Céolfrid voulut qu'il se préparât aux Saints Ordres, quoiqu'il n'eût encore que dix-neuf ans. II fut ordonné Diacre en 691, par Saint Jean de Béverley, alors Evêque d'Exham, dans le diocèse duquel l'Abbaye de Jarrow était située (il n'y avait point encore de siège épiscopal à Durham). Il continua ses études jusqu'en 702, époque à laquelle il reçut la prêtrise des mains du même Prélat.* Il est appelé dans un ancien livre "le Prêtre de la Divine Liturgie", parce qu'il était chargé de chanter tous les jours la Liturgie.
* Saint Jean de Beverley fut fait évêque d'Exham en 685, et évêque d'York en 704.

Les Moines de Wérémouth et de Jarrow, à l'exemple de Saint Benoit Biscop, donnaient un certain temps au travail des mains. Ce travail consistait à battre et à vanner le blé, à prendre soin des bestiaux, à bêcher la terre dans le jardin, à faire le pain et à préparer ce qui devait servir de nourriture à la communauté. Bède travaillait avec ses frères; mais sa principale occupation était d'étudier, d'écrire, de prier et de méditer. Souvent il copiait des livres. Aussitôt après qu'il eut été ordonné Prètre, il prit la plume pour l'honneur de la religion. Bientôt il se vit à la tête d'une école nombreuse, d'où sortirent d'excellents sujets; mais il s'attachait particulièrement à l'instruction des Moines, qui étaient au nombre de six cents. Il nous apprend lui-même qu'il se livrait tout entier à la méditation de l'Ecriture Sainte, et qu'après avoir chanté les louanges de Dieu à l'église et rempli ce que la règle prescrivait, son plus grand plaisir était d'apprendre, d'enseigner et d'écrire. "Depuis le temps où je reçus la prêtrise", dit-il, « jusqu'à celui où j'écris ceci (jusqu'à la soixante-neuvième année de son âge), j'ai composé plusieurs livres pour mon utilité et pour celle des autres. J'ai puisé dans les ouvrages des Pères, et j'ai fait quelquefois des additions à ce que j'y ai trouvé". Il donne une liste de quarante-cinq ouvrages dont il était pour lors auteur, et dont la plupart avaient pour objet d'éclaircir le texte de l'Ancien et du Nouveau Testament. Dans la suite, il sortit encore de sa plume diverses productions estimables.

Bède s'exerça avec succès sur toutes les parties de la littérature. Il écrivit sur la philosophie, sur l'astronomie, sur l'arithmétique, sur le calendrier, sur la grammaire, sur l'histoire ecclésiastique, etc. Les oeuvres de piété composent cependant la principale partie de ses écrits. On chercherait en vain dans ses livres les ornements de la rhétorique; on y trouve en récompense beaucoup de précision et de clarté; il y règne une aimable simplicité, avec un ton de franchise, de piété et de zèle qui intéressent vivement le lecteur. La candeur et l'amour de la Vérité caractérisent visiblement ses livres historiques; et si l'on dit qu'il a porté quelquefois la crédulité trop loin, on doit au moins convenir qu'aucune personne judicieuse ne révoquera jamais en doute sa sincérité. Souvent il s'est contenté d'abréger ou de ranger dans un ordre méthodique les commentaires de Saint Augustin, de Saint Ambroise, de Saint Jérôme, de Saint Basile, etc., sur l'Ecriture; mais il n'en a point agi de la sorte pour éviter le travail, ni par défaut de génie, comme l'ont prétendu quelques modernes. Son but était de s'attacher plus étroitement à la tradition, en interprétant les Livres Saints. Dans ce que les Pères avaient laissé à faire, il suit toujours leurs principes, de peur de s'écarter de la tradition dans la moindre chose. Les meilleurs juges avouent que, dans les commentaires qui sont entièrement de lui, il ne le cède point en solidité et en jugement aux plus habiles d'entre les Pères.

Certains assurent même qu'il l'emporte sur Saint Grégoire le Grand par l'éloquence et la richesse de son style, et que l'on trouve dans ses écrits presque tout ce qui mérite d'être lu dans l'Antiquité ; que l'Europe n'a peut-être point produit un homme de lettres qui lui fût comparable, et que, même de son vivant, ses ouvrages avaient tant d'autorité, qu'un concile ordonna de les lire publiquement dans les églises ; qu’on est surpris, lorsqu'on considère jusqu'à quel point ce grand homme réussit dans toutes les sciences auxquelles il s'appliqua : il vainquit toutes les difficultés qui s'y rencontrent, et mit ses compatriotes en état de se former de justes idées des choses ; les Anglais renoncèrent à la grossièreté de leurs ancêtres; ils se civilisèrent et se polirent par l'étude des lettres. Non seulement Bède leur enseigna, durant sa vie, la route qui conduit au vrai savoir; il a encore laissé, pour l'instruction de la jeunesse, des écrits où l'on trouve une espèce d'encyclopédie ou de bibliothèque universelle. Il expliqua presque toute la Bible, il traduisit en anglais les Psaumes et le Nouveau Testament; et c'est surtout à lui qu'on peut appliquer ces paroles de l'Apôtre : "Il brilla comme une lumière au milieu d'une génération ignorante et perverse."

Ce qu'il y eut de plus admirable dans Bède, c'est qu'il anima toutes ses études d'un rare esprit de piété, et qu'il fit toujours un saint usage de ses connaissances. Il s'est peint lui-même en traçant le portrait de Saint Chadd. Comme lui, il étudia l'Ecriture, pour se mettre en état de méditer assidûment les Mystères de la Foi, pour se pénétrer des saintes maximes du Christianisme, pour remplir son coeur de l'amour de toutes les vertus: aussi sa vie fut-elle toujours un modèle que les plus parfaits pouvaient se proposer. On voulut le faire Abbé, mais son humilité le porta à refuser cette dignité.

Le Pape Sergius de Rome avait une estime singulière pour notre Saint. Il lui écrivit une lettre (Ap. Malmesb. l.1 De Reg. c.3), vers le temps où il fut ordonné Prêtre. Dans cette lettre, il l'invitait en termes fort honorables à venir à Rome, afin qu'il eût la satisfaction de le voir et de le consulter sur des affaires importantes. On ne saurait trop admirer la modestie de Bède, qui s'est bien gardé dans son histoire de nous faire connaître cette circonstance. Au reste, il n'alla point à Rome, sans toutefois qu'on sache la raison qui l'en empêcha. Il nous avoue lui-même qu'il ne sortit jamais de son monastère pour voyager, au moins pour faire des voyages considérables. Sa réputation lui attira des visites de tout ce qu'il y avait de plus grand dans la Bretagne, entre autres celle du pieux roi Céolwulph.

La vie glorieuse et pacifique de Bède ne fut pas sans nuage. La jalousie suit le mérite comme l'ombre le soleil. Quelques esprits étroits allèrent jusqu'à l'accuser d'hérésie, parce que dans sa "Chronologie" il avait combattu l'opinion, alors répandue, que le monde ne devait durer que six mille ans, et parce qu'il avait semblé adopter pour l'Incarnation une autre date que celle communément reçue. Cette accusation fit du chemin et il en était question jusque dans les chansons à boire des paysans. Bède, qui avait toujours mis un soin scrupuleux à se maintenir dans les limites de l'Orthodoxie, fut surpris autant qu'indigné de cette imputation : il écrivit une lettre apologétique vive et fière, qui sans doute fit cesser tous ces bruits.

Egbert, frère d'Eadbyrht, roi du Northumberland, avait été disciple de Bède. Il invita son maître à venir à York, dont ce prince fut sacré Evêque en 734. Le Saint se rendit à cette invitation. Il enseigna quelques mois à York, après quoi il voulut retourner dans son monastère.* L'école qu'il établit dans cette ville devint très florissante, et l'on dit qu'il avait lui-même formé le célèbre Alcuin, qui en fut le plus bel ornement.
* Bede, Ep. ad Ecgbright. ap. Smith, p.304

Bède remit son âme au Seigneur peu de temps après qu'Egbert eut été élevé sur le siége épiscopal d'York. Avant sa naissance au Ciel, il écrivit à son disciple une lettre où il lui donnait d'excellents avis. "Souvins-toi", lui disait-il, "que la partie la plus essentielle de ton devoir est de mettre partout des Prêtres éclairées et vertueux; de t’appliquer avec un zèle
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MessageSujet: Re: Saint Bède le Vénérable; 27 mai - 9 juin   Saint Bède le Vénérable; 27 mai - 9 juin EmptyMar 9 Juin - 0:15

infatigable à nourrir toi-même ton troupeau; de faire en sorte que le vice disparaisse; de travailler à la conversion des pécheurs; d'avoir soin que tous les diocésains sachent l'Oraison dominicale et le Symbole des Apôtres, et qu'ils soient parfaitement instruits des différents articles de la religion. Ne néglige rien pour que les laïques qui mènent une vie pure communient tous les dimanches, ainsi que toutes les Fêtes des Apôtres et des Martyrs, comme tu l'as vu pratiquer à Rome; mais avertis les personnes mariées qu'elles doivent se préparer à la communion par la continence". Ce dernier point était anciennement de précepte, comme nous le voyons par plusieurs Conciles.

Cuthbert ou Antoine, un des disciples de Bède, et auquel ce grand homme dédia son livre "De Arte metrica", nous a laissé une relation de la naissance céleste de son cher maître; elle est dans une lettre qu'il écrivit au Moine Cuthwin, son compagnon d'études. Ce Cuthbert fut depuis Abbé de Jarrow, et il succéda dans cette dignité à Huethbert, autrement appelé Eusèbe, qui avait été aussi disciple de Bède.

La lettre de Cuthbert mérite d'être rapportée ici; nous n'y ferons que de légers retranchements.
(Ap. Simeon Dunelm, Hist. Dunelm, l.1, c.15, et ap. Smith, p.792)
" Cuthbert à Cuthwin, son cher condisciple en Jésus-Christ, salut éternel en Notre-Seigneur. J'ai reçu avec beaucoup de plaisir le petit présent que vous avez bien voulu m'envoyer. Votre lettre m'a causé aussi une grande satisfaction, en ce que j'y ai trouvé ce que je désirais ardemment, savoir que vous aviez eu soin de prier et de célébrer des liturgies pour Bède, ce vrai serviteur de Dieu, notre père et notre maître. Par une suite de l'amour que je lui porte, je vous envoie en peu de mots une relation de la manière dont il est sorti de ce monde, relation que je sais que vous attendez de moi.
Il fut pris d'une difficulté de respirer, sans toutefois ressentir de douleur, environ deux semaines avant Pâque. Il resta dans cet état, conservant sa gaieté ordinaire, et rendant grâces à Dieu nuit et jour, même à toutes les heures, jusqu'à la fête de l'Ascension du Seigneur qui était le 26 de mai.
Après nous avoir donné des leçons, selon sa coutume, il employait le reste du jour à chanter les psaumes. Il passait aussi toutes les nuits dans la joie et les actions de grâces, n'interrompant cet exercice que par un sommeil très-court. Lorsqu'il se réveillait, il se remettait à prier les mains étendues vers le ciel. Ô homme véritablement heureux! Il chantait ces paroles de Saint Paul: "C'est quelque chose d'effroyable que de tomber dans les mains du Dieu vivant", et plusieurs autres passages de l'Ecriture. Comme il était fort versé dans notre langue, il récitait certaines choses en vers anglais; ces paroles, par exemple: "Un homme sage ne saurait trop considérer ce qu'il a fait de bien et de mal avant de sortir de cette vie", Il chantait aussi des antiennes, conformément à ce qui se pratique parmi nous; celle-ci entre autres : "Ô roi de gloire, Dieu des armées, qui es monté aujourd'hui au-dessus de tous les cieux! Ne nous abandonne pas comme des orphelins sans défense, mais envois-nous l'Esprit du Père, l'Esprit de vérité que tu nous as promis. Alleluia". En prononçant ces paroles, "ne nous abandonne pas", ses yeux versèrent une grande abondance de larmes. Une heure après, il répéta la même antienne, et nous mêlions nos larmes aux siennes. Nous lisions et nous pleurions alternativement, ou plutôt nous ne lisions jamais sans pleurer.
Nous passâmes ainsi le temps qui s'écoula depuis le commencement de sa maladie jusqu'à la fête de l'Ascension. Pour lui, il était toujours comblé de joie, et ne cessait de remercier Dieu de ce qu'il lui avait envoyé son infirmité. Souvent il répétait ce passage: "Dieu châtie les enfants qu'il aime", et suites semblables. On lui entendait dire aussi ces paroles de Saint Ambroise : "Je n'ai point vécu de manière à rougir de vivre parmi vous" et "ne crains point de mourir parce que nous avons un Dieu qui est la bonté par essence".
Les leçons qu'il nous donnait, et le chant des psaumes ne l'empêchèrent point de composer deux ouvrages fort utiles à l'Eglise : il traduisit en anglais l'Evangile selon Saint Jean, et donna un extrait des livres des notes de Saint Isidore, Evêque. "Je ne veux pas ", disait-il au sujet du second ouvrage, "que mes disciples usent des mensonges après ma mort, ni qu'ils se consument en des travaux inutiles."
Le mardi avant l'Ascension, il se sentit une difficulté de respirer plus grande qu'à l'ordinaire. On remarqua un peu d'enflure à ses pieds. Il passa cependant le jour avec gaieté; il dicta dans son école, en disant de temps en temps : "Hâtez-vous; que sais-je si je vivrai encore longtemps, et si le Seigneur ne m'enlèvera pas bientôt du milieu de vous?" D'après ces paroles, nous ne doutâmes point qu'il ne sût le moment de sa mort. Il passa la nuit en actions de grâces. Le lendemain matin, il nous dit d'écrire promptement ce que nous avions commencé; ensuite, selon ce qui se pratique à pareil jour, nous marchâmes avec les Reliques des Saints jusqu'à la troisième heure. Alors un d'entre nous lui dit : "Cher maître, il nous manque encore un chapitre; serait-ce t’incommoder que de te faire de nouvelles questions? -Non, répondit-il. Prends ta plume, et écris vite.; ce que fit le disciple.

A la Neuvième heure, il me chargea d'aller chercher tous les Prêtres du Monastère. Lorsqu'ils furent venus, il leur distribua du poivre, des mouchoirs et de l'encens qu'il avait dans une petite boite, les invitant de se souvenir de lui devant Dieu, et de célébrer des Liturgies à son intention: ce que tous lui promirent. Il n'y eut personne qui ne pleurât, quand il annonça que bientôt on ne la verrait plus; mais chacun se réjouit en lui entendant dire : "Il est temps que je retourne vers Celui qui m'a donné l'être, en me tirant du néant. Mes jours ont été longs : mon Juge en a prévu et fixé le nombre. Le moment de ma liberté approche. Je désire être affranchi des liens du corps, et de me réunir à Jésus-Christ. Oui, mon âme désire voir Jésus-Christ son roi dans l'éclat de sa gloire." Il ajouta beaucoup d'autres choses pour notre édification.

Wilberth, celui de ses disciples dont j'ai parlé plus haut, lui dit le soir: "il y a encore une sentence qui n'est point écrite". – "Tu n’as qu'à l'écrire", répondit-il. Son disciple lui ayant répliqué que c'était fait, il ajouta. : "Tus as bien parlé. Tout est fini. Soutiens ma tète dans tes mains. Je veux avoir la satisfaction de m'asseoir vis-à-vis l'oratoire où j'avais coutume de prier, afin d'invoquer ainsi mon Père céleste". S'étant mis sur le plancher de sa cellule, il dit : "Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit"; après quoi il s'endormit paisiblement dans le Seigneur. Tous ceux qui ont assisté à son endormissement assurent qu'ils ne lui virent jamais plus de ferveur qu'en ce jour...". Il remis son âme au Seigneur en 735, à l'âge de soixante-douze ans.* le mercredi au soir, qui était le 26 mai, après les premières Vêpres de l'Ascension. C'est pour cela que plusieurs auteurs mettent sa mort à la fête de l'Ascension, qui commençait aux premières Vêpres chez les Saxons.
* Cette date, adoptée par le papiste Mabillon, s'accorde avec les écrits et l'histoire du Saint, ainsi qu'avec le cycle pascal de certaines années. Quelques auteurs prétendent que Bède ne vécut que 59 ans. Il paraît s'ensuivre de la vie d'Alcuin qu'il mourut dans sa 90ème année, et conséquemment qu'il vécut 30 ans après avoir composé son Histoire ecclésiastique. Tannor adopte ce système de chronologie, et dit que le Saint s'endormit en 762, à l'âge de 90 ans. Bibl. Britan., p.92.

Dans quelques églises d'Angleterre, Saint Bède était honoré le 26 mai, en sorte toutefois qu'on ne faisait que mémoire de lui dans l'office de Saint Augustin de Canterbury. Dans d'autres églises, on célébrait sa fête le 27 mai, jour auquel son nom se trouve dans le martyrologe romain.

La sainteté de Bède fut attestée, après sa naissance au Ciel, par la voix du Ciel, et qu'un malade fut tout à coup guéri en touchant ses Reliques. Bède fut enterré à Saint-Paul de Jarrow, où il y avait un porche au Nord qui portait son nom. En 1020, ses Reliques furent portées à Durham, où ayant été renfermées dans un coffre de bois, on les déposa dans la châsse de Saint Cuthbert. En 1155, Hugues, évêque papiste de Durham, les mit séparément dans une châsse magnifique enrichie d'or, d'argent et de pierreries , laquelle fut pillée lors de la destruction des monastères. Les ministres d'Henri VIII jetèrent sur le fumier ce qui restait des ossements de Bède. Le sanctuaire monastique de Jarrow vers lequel se tournait le regard mourant de Bède, subsista encore en partie, s'il faut en croire des archéologues fort autorisés! Son souvenir y a survécu aux vicissitudes du temps, on y montre encore un vieux siège en bois de chêne qu'on prétend lui avoir servi. C'est la seule Relique matérielle qui subsiste de ce grand Saint .
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Philippe Crévieaux




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MessageSujet: Re: Saint Bède le Vénérable; 27 mai - 9 juin   Saint Bède le Vénérable; 27 mai - 9 juin EmptyMar 9 Juin - 0:16

D'un sermon sur la Pentecôte, par Saint Bède
Transcrit par James Kiefer
Voyez comme la fête juive de la Loi est une préfiguration de notre fête de ce jour. Quand les enfants d'Israël eurent été libérés de l'esclavage en Egypte suite à l'offrande de l'agneau pascal, ils voyagèrent à travers le désert en route vers la Terre Promise, et ils atteignirent le Mont Sinaï. Le cinquantième jour après la Pâque, le Seigneur descendit sur la montagne dans le feu, et avec le son des trompettes et le tonnerre et les éclairs. Il leur donna alors les Dix Commandements de la Loi. Comme mémorial du don de la Loi, Il décréta une fête annuelle en ce jour, avec offrande des prémices, sous la forme de deux miches de pain, réalisées avec les premiers grains de la nouvelle moisson, qu'ils devaient amener à l'autel. Nous savons déjà que l'Agneau Pascal et la délivrance d'Egypte préfiguraient la mort du Christ et notre délivrance du péché, comme il est écrit : "Christ notre Agneau Pascal est sacrifié pour nous" (1 Co 5,7). Il est le véritable Agneau Qui a enlevé le péché du monde (Jean 1,29), Qui nous a racheté de l'esclavage du péché au prix de Son sang, et qui par l'exemple de Sa résurrection nous a montré l'espoir de la vie et de la liberté éternelle. La Loi fut donnée au cinquantième jour après le sacrifice de l'agneau, quand le Seigneur descendit sur la montagne dans le feu; de la même manière au cinquantième jour après la Résurrection de notre Rédempteur,
c'est-à-dire aujourd'hui, la grâce du Saint-Esprit, descendant sous l'apparence extérieure du feu, fut donnée aux disciples alors qu'ils étaient assemblés dans la chambre haute.
La hauteur de la montagne, et l'élévation de la chambre haute, indiquent toutes deux la sublimité du commandement et du don. Lorsque fut scellée la première Alliance, le peuple demeura au pied de la montagne, un groupe d'Anciens grimpant en partie, et seul Moïse allant jusqu'au sommet. Lorsque fut scellée la seconde Alliance, toute la communauté du peuple de Dieu était assemblée au sommet, dans la chambre haute. De même que l'observance de la Loi fut donnée à une seule nation - "Il n'a pas agit ainsi avec aucune autre nation, pas plus que les païens n'ont connaissance de Sa Loi" (Psaume 147,20) -- mais les dons de l'Esprit à l'Eglise sont pour la proclamation de l'Evangile à toute personne vivante sur la face de la terre -- "Le Nom du Seigneur est loué du lever du soleil jusqu'à son coucher" (Malachie 1,11).
A la fête juive de la Pentecôte, il fallait offrir au Seigneur chaque année et pour toujours deux miches de pain, les prémices de la nouvelle moisson. Ainsi à la descente du Saint Esprit, l'Evangile fut prêché avec puissance, et en ce jour, nombreux entendirent et crurent et furent baptisés, et des hommes de toutes les nations sous le ciel près de trois âmes furent ajoutées à l'Eglise, les prémices de la nouvelle Alliance. Ainsi chaque année à la fête de la Pentecôte, l'Eglise baptise, et ainsi apporte au Seigneur une offrande des prémices des rachetés de la face de la terre, une offrande tant de Juifs que de païens, de la même façon que les deux miches de pain.
Observez comment la Loi fut donnée au peuple d'Israël au cinquantième jour de leur voyage vers le Pays du Repos qui leur fut promis en Canaan. De la même manière, la grâce de l'Esprit fut donné au peuple de la Nouvelle Alliance au cinquantième jour, afin que nous puissions percevoir que notre voyage est dirigé vers le Pays Céleste qui est notre Eternel Repos, notre lieu de profonde et persistante satisfaction. Dans la Loi, la cinquantième année fut ordonnée de s'appeler l'Année Jubilaire. Durant cette année-là, toutes les dettes devaient être annulées, tous les esclaves être affranchis, les bêtes de somme être allégées de leur joug, et l'année consacrée à célébrer les Divines louanges. Par conséquent, par ce nombre est indiquée précisément la tranquillité de cette plus grande paix à venir, quand au son de la trompette, les morts se relèveront impérissables, et nous serons tous changés en gloire. Alors, quand nous sommes libérés de tous les jougs du péché, et de nos dettes, c'est-à-dire de nos fautes -- qui ont toutes été pardonnées et annulées, tout le peuple de Dieu s'adonnera à la contemplation de la Céleste Vision, et le commandement du Seigneur sera accompli : "Soyez en paix, et apprenez que Je suis Dieu".

Saint Bède le Vénérable, autre texte (en anglais) sur :
http://www.ccel.org/s/schaff/encyc/encyc02/htm/bede.htm

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Commentaires sur les 7 épitres catholiques
Divers commentaires bibliques
Homélies sur l'Evangile - de l'Avent jusqu'au Carême
Homélies sur l'Evangile, livre 2 - du Carême jusqu'à la Dédicace de l'Eglise

[note de l'éditeur : "J'ai passé toute ma vie dans ce monastère", écrivait Bède de sa cellule isolée dans la Northumbrie, "m'appliquant entièrement à l'étude des Ecritures. J'ai fait mon oeuvre, pour mon propre bénéfice et celui de mes frères, en tirant le meilleur hors des travaux des vénérables Pères sur les Saintes Ecritures, ou en ajoutant mes propres notes pour clarifier leur enseignement et interprétation". Du huitième au quinzième siècle, l'autorité de Bède comme exégète des Ecritures se situait juste après celle des Pères de l'Eglise. Son influence était énorme. Et pourtant, les lecteurs modernes n'associent ce remarquable Moine érudit qu'avec son "Histoire de l'Eglise et de la Nation Anglaise", et ignorent ces oeuvres que lui-même considéraient comme son accomplissement. ]

Sur le site (américain) des "Publications Cisterciennes"
http://www.cistercianpublications.org/

http://fr.wikisource.org/wiki/Histoire_eccl%C3%A9siastique_du_peuple_anglais
Histoire ecclésiastique du peuple Anglais, Livre 1, Chapitre 30

Belles pages sur Saint Bède :
http://www.encyclopedie-universelle.com/B%E8de%20le%20V%E9n%E9rable.html
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