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 Saint Martyr Euloge de Cordoue; 1 - 14 juin

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AuteurMessage
Philippe Crévieaux




Nombre de messages : 404
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Localisation : Bruxelles
Date d'inscription : 08/06/2006

Saint Martyr Euloge de Cordoue; 1 - 14 juin Empty
MessageSujet: Saint Martyr Euloge de Cordoue; 1 - 14 juin   Saint Martyr Euloge de Cordoue; 1 - 14 juin EmptyDim 14 Juin - 13:09

SAINT EULOGE DE CORDOUE, MARTYR (+ 859) 16 janvier (translation) - 11 mars (martyre) – 1 juin (élévation)
Euloge, d'une des premières familles de Cordoue, fut confié dès sa jeunesse à la communauté des Prêtres de Saint-Zoïle et se forma sous leur direction à la piété et à la science sacrée. On remarqua en lui un vif attrait pour l'étude des Saints Livres; il s'appliqua à en pénétrer le sens et en fit l'objet préféré de ses méditations. Il se mit ensuite sous la conduite d'un pieux et savant Abbé, nommé Espérandieu, qui gouvernait le Monastère de Cutelar près Cordoue : c'est là qu'il connut son biographe Alvare, et se lia d'une étroite amitié avec lui. En sortant de cette école, Euloge parut comme un homme consommé en sagesse et exercé dans la pratique des vertus; son humilité surtout, puis sa douceur et sa charité lui concilièrent l'estime, le respect, l'affection de tous ceux qui le connurent. Il enseigna pendant quelque temps les lettres à Cordoue, fut élevé au diaconat et, bientôt après, au sacerdoce.

Attaché au service d'une église, il fut pour tous, Prêtres et fidèles, un modèle de continence, de piété, d'ascèse. Il dressa des règles pour ceux qui servent Dieu dans les communautés, vécut lui-même comme un vrai Moine dans le clergé, se montra un ecclésiastique parfait au milieu des Moines. Après avoir visité les monastères de son pays, il voulut voir ceux des provinces éloignées pour en confronter les constitutions avec les règles dressées par lui, et recueillir ce qu'il trouverait de meilleur. Il revint ensuite à Cordoue pour travailler avec une nouvelle ardeur à l'oeuvre de sa sanctification.

En 850, la vingtième année du règne d'Abdérame, les Maures, pris d'une fureur subite qu'on ne put s'expliquer, commencèrent à persécuter les Chrétiens. Un évêque d'Andalousie, nommé Récarède soit par apostasie, soit par faiblesse en face de là violence, se fit l'instrument de cette nouvelle persécution : il fit arrêter les Prêtres de Cordoue avec leur Evêque. Tous furent enfermés dans les prisons. Euloge était parmi eux : il employa le temps de sa détention à prier, à encourager ses frères. Il composa une exhortation au martyre pour deux Vierges, nommées Flore et Marie. Ces Saintes filles, dociles à ses instructions, souffrirent généreusement le martyre l'année suivante. Euloge et les autres prisonniers en rendirent grâces au Seigneur : quand ils sortirent de prison quelques jours après leur supplice, Euloge se hâta d'écrire l'histoire de ce supplice pour exciter les autres confesseurs à imiter leur exemple.

Profitant ensuite de la liberté qui lui était laissée, il travailla par ses prédications et ses écrits à instruire les fidèles. Son zèle fut couronné de succès; sous Mohammed, fils d'Abdérame, il empêcha beaucoup de Chrétiens faibles de renier Jésus-Christ, et il envoya au martyre des Moines, des ecclésiastiques, des personnes mariées. Il recueillit ensuite les Actes de ces Martyrs, en composa trois livres sous le titre de Mémorial; en même temps, dans une Apologétique, il justifiait la conduite de ces héros.

Lorsque vers la fin de 858, l'Archevêque de Tolède vint à mourir, le clergé et les fidèles donnèrent leurs suffrages à Euloge : c'est qu'en effet, il était considéré comme le premier homme de l'Église d'Espagne par sa doctrine, sa capacité, sa vertu, comme aussi par le courage avec lequel il avait confessé la Foi de Jésus-Christ devant les persécuteurs. Mais Dieu voulut le rappeler à Lui, avant qu'il pût être sacré. Il y avait à Cordoue une Vierge chrétienne, nommée Léocritie, convertie toute jeune à la Foi de Jésus-Christ par l'une de ses parentes.

Maltraitée par les siens demeurés païens ou mahométans, en danger d'apostasier, si elle cédait à leurs menaces, cette jeune fille vint chercher un refuge près d'Euloge qui la prit sous sa protection, la confia à sa soeur, l'instruisit plus amplement de ses devoirs, fortifia ses résolutions et la fit mettre en sûreté chez un ami. Les parents de Léocritie soupçonnèrent ce qui s'était passé, prétendirent qu'il y avait eu enlèvement de leur fille, et se firent autoriser par le magistrat à ouvrir une enquête. A cette occasion, beaucoup de personnes furent saisies et soumises à la question. Pendant ce temps, Euloge veillait sur sa protégée, la faisait passer secrètement d'une maison dans une autre, affermissait sa Foi et la préparait au martyre, car il lui était difficile d'y échapper. Il passait les nuits en prières pour elle dans l'église de Saint-Zoïle; de son côté, Léocritie veillait, jeûnait, couchait sur la cendre pour se préparer au combat.

A la fin, tous deux furent arrêtés; on les jeta en prison et on les traduisit devant le juge.

Euloge fut accusé d'avoir séduit Léocritie, de l'avoir détournée de l'obéissance qu'elle devait à ses parents; il répondit qu'un Prêtre ne pouvait refuser l'instruction aux personnes qui la lui demandaient, que selon les principes mêmes des persécuteurs, il avait eu raison de dire à Léocritie qu'elle devait dans la circonstance préférer Dieu à ses parents. Il alla même jusqu'à proposer au juge de lui montrer le chemin du Ciel, comme il l'avait fait pour cette jeune fille, de lui découvrir les impostures du faux prophète Mahomet et de lui prouver que Jésus-Christ est l'unique voie par laquelle on arrive au Salut éternel. Il n'avait pas enseigné autre chose à Léocritie.

Entendant cette proposition, le juge entra en fureur et fit fouetter Euloge : "Vous auriez plutôt fait, déclara celui-ci, de me condamner immédiatement à la mort, car de me faire changer vous n'y pouvez prétendre; je donnerais avec joie plusieurs vies, si je le pouvais, pour la défense de ma Foi." Le juge, à ces mots, fit conduire Euloge devant le conseil du roi. Cependant un des conseillers prit à part le Saint Confesseur; il lui déclara qu'on aurait égard à son mérite et qu'il serait épargné, s'il consentait à renier de bouche Jésus-Christ devant le tribunal; à cette condition on lui laisserait toute liberté de demeurer Chrétien. Indigné d'une telle proposition, Euloge répondit à ce conseiller : " Si tu pouvais seulement connaître les récompenses qui attendent ceux qui conservent notre Foi, tu renoncerais aussitôt à toute dignité temporelle pour les obtenir" . Amené devant le conseil du roi, Euloge parla comme devant son premier juge : il alla même jusqu'à exposer devant tout l'auditoire les vérités de l'Évangile : pour ne pas entendre cet enseignement, on le condamna aussitôt à être décapité.

Comme on le conduisait au supplice, un eunuque lui donna un soufflet. Euloge, sans se plaindre, lui présenta l'autre joue; l'infidèle eut l'insolence de la frapper encore. Arrivé au lieu de l'exécution, Euloge pria à genoux, étendit les mains vers le ciel, fit le Signe de la Croix sur tout son corps. Puis avec une fermeté admirable, il présenta la tête au bourreau et consomma ainsi son glorieux martyre, un samedi (11 mars 859). Léocritie fut décapitée le mercredi suivant, 15 mars. Le fouet qui est placé près d'Euloge dans l’iconographie, rappelle qu'avant son dernier supplice il fut cruellement flagellé.

Les écrits d'Euloge que nous avons énumérés Mémorial des Saints ou Actes des Martyrs de Cordoue en trois livres; Exhortation au martyre, adressée aux Vierges Flore et Marie; Apologétique des Martyrs, et un certain nombre de Lettres sont dans P. L., t. 115, col. 736.

Les fidèles de Cordoue rachetèrent au bourreau la tête d'Euloge et l'enterrèrent avec son corps dans l'église de Saint-Zoïle, au service de laquelle il avait été attaché comme Prêtre durant toute sa vie. Le 1er juin 860, on fit l'élévation de son corps, et parce que le 11 mars, date de sa naissance céleste était ordinairement en Carême, que, durant ce saint temps, l'Église mozarabe ne célébrait aucune fête, la mémoire des deux Martyrs Euloge et Léocritie fut célébrée solennellement le 1er juin à Cordoue.

En 883, les deux corps furent transférés de Cordoue à Oviédo, et on en fit l'anniversaire le 16 janvier. Une troisième translation fut exécutée par les papistes le 9 janvier 1300 à Camarasanta. Ainsi s'explique comment le nom d'Euloge reparaît à ces diverses dates. Des exemplaires du martyrologe d'Usuard marquent encore ce nom au 20 septembre.
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