Bonsoir,
Je viens à vous pour parler d'un événement malheureux auquel j'ai été lié.
Mon amie, orthodoxe roumaine, rencontre de graves troubles psychiques. Elle est entre autre victime de crises d'agoraphobie qui l'empêchent d'avoir une vraie activité professionnelle. Plusieurs psychiatre et autres psychothérapeutes ont essayé de la guérir mais à part de léger "sursauts", je n'ai observé aucune amélioration significative. Sans rentrer dans les détails, elle souffre également d'une certaine tendance à la dépression et parfois d'un grand désintérêt pour la religion.
Voulant se libérer de cette souffrance, elle a rencontré, en France, un prêtre orthodoxe roumain. Ce dernier est venu chez elle et a béni la pièce (c'est en tout cas le peu d'informations que j'ai obtenu sur sa venue). L'explication était sans appel : vous avez eu des rapports non protégés et le Diable est l'auteur de vos souffrances. Vous m'excuserez si je fais l'impasse sur certaines subtilités théologiques.
Peu de temps après, mon amie a eu, alors qu'elle était seule chez elle, une curieuse sensation de brûlure à la poitrine. Depuis ce jour, elle vit l'intimité physique comme une pratique "culpabilisante". Elle est intimement convaincue que cette brûlure avait une origine démoniaque.
J'avoue être plus que sceptique mais je m'interroge toujours : s'agit-il simplement de folie mystique qui frappe une personne très fragile psychiquement, manipulable à souhait ou y aurait-il un semblant de vérité que les occidentaux (dont je fais partie) ne peuvent comprendre et qu'ils raillent avec arrogance en ayant perdu beaucoup de leur sensibilité à Dieu ? Y aurait-il un sens à donner à ces manifestations dont l'interprétation est peut-être à chercher tant en occident qu'en orient ?
Je fais maintenant référence à un ancien fil de discussion auquel vous m'aviez abondamment répondu : la seule "libération" possible serait pour un elle une union à l'Eglise (voire même en évitant de se rendre dans une mairie). Là encore, je m'interroge de la même façon. S'agit-il de la recherche d'un certain confort matériel doublée de superstitions qui ne font que masquer sa détresse ? Ou au contraire, serait-il question d'une véritable guérison ?
Tout cela me fait bien penser au film roumain "au-delà des collines" dont l'issue tragique ne fait pas la promotion de pareilles théories (même si le film se garde bien de prendre parti).
A bientôt