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| Saint Pachôme le Grand; 15-28 mai | |
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Philippe Crévieaux
Nombre de messages : 404 Age : 59 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 08/06/2006
| Sujet: Saint Pachôme le Grand; 15-28 mai Jeu 28 Mai - 13:25 | |
| SAINT PACÔME LE GRAND*, FONDATEUR DU MONACHISME CENOBITIQUE Notre bienheureux Père Pacôme naquit de parents païens en Haute Egypte, vers 292, mais dès son enfance il ressentit une vive répulsion à l'égard du culte idolâtre et montra un penchant naturel pour le bien. Enrôlé de force dans l'année lors de la campagne de Maximin-Daïa contre Licinius (312), il fut ému par l'attitude charitable des Chrétiens de Thèbes envers les conscrits que l'on traînait sans ménagement vers leur garnison comme des prisonniers. Aussitôt libéré, il fut baptisé au village de Schenesèt et, la nuit suivante, il vit une rosée descendre du ciel et se répandre sur sa tête, puis elle se condensa dans sa main droite et devint du miel qui s'écoula sur toute la terre. Il commença aussitôt à mener une vie ascétique, en se guidant selon sa conscience, et à servir les habitants du lieu, surtout lors d'une épidémie de peste. Au bout de trois ans, incommodé par la fréquentation des séculiers et mû désormais par un violent amour pour Dieu seul, il devint disciple d'un Saint vieillard, rude et austère, qui vivait en reclus en dehors du village : Saint Palamon. * Nous utilisons pour cette notice la Première Vie grecque, traduite par A. J. Festugière, Les Moines d'Orient IV/2, Paris, 1965, et les Vies coptes traduites par A. Veilleux in "Spiritualité orientale n° 38", Abbaye de Bellefontaine, 1984.
Après l'avoir rudement éprouvé, celui-ci le revêtit de l'Habit monastique et lui enseigna à veiller comme il le faisait lui-même, la moitié de la nuit, et souvent la nuit entière, en récitant des passages de l'Ecriture Sainte, à jeûner tous les jours jusqu'au soir en été, et à ne manger en hiver qu'un jour sur deux ou trois, sans jamais consommer ni huile, ni vin, ni mets cuits. Leur Office liturgique consistait en cinquante groupes de Psaumes conclus par une prière pendant la nuit, et soixante pendant la journée, sans compter le perpétuel souvenir de Dieu qu'ils entretenaient dans leur esprit et dans leur cœur, selon la recommandation de l'Apôtre (I Thess. 5:17).
Pour subvenir à leurs besoins, et surtout au soin des pauvres, ils tressaient des objets en fil, en poil ou en fibre de palmier, et travaillaient même pendant la nuit, en récitant la parole de Dieu, afin de lutter contre le sommeil. Si, malgré le travail manuel, le sommeil les accablait, ils se levaient et allaient transporter du sable dans des paniers, d'un endroit du désert à l'autre. Un jour de Pâques, Pacôme versa un peu d'huile sur le sel écrasé qui était leur nourriture habituelle. Palamon se frappant le visage, se mit alors à pleurer et dit : "Mon Seigneur est crucifié, et moi je mange de l'huile!"
Pacôme supportait non seulement de bon gré la rigoureuse discipline du vieillard, mais il s'appliquait surtout à garder son cœur pur par une stricte vigilance sur ses pensées, dépensant toutes les ressources de son esprit à apprendre par cœur les paroles de Dieu afin de les faire siennes. Il avait coutume de s'éloigner dans le désert pour prier ou de se tenir debout, la nuit entière, dans les tombeaux, en tendant les mains vers le ciel comme s'il était crucifié, et versant tant de sueur que le sol en devenait boueux à ses pieds. Pendant ces prières nocturnes les démons s'acharnaient contre lui et l'attaquaient ouvertement, mais l'homme de Dieu les couvrait de confusion en louant Dieu et en se moquant de leurs vains artifices. Comme leurs attaques se faisaient plus pressantes, il affligea davantage son corps et demanda à Dieu de lui retirer le sommeil jusqu'à ce qu'il remporte définitivement la victoire. Il fut exaucé et acquit dès lors une telle faveur auprès de Dieu, que son corps jouissait déjà en partie de l'incorruptibilité promise aux élus : il pouvait marcher sans danger sur les serpents et les scorpions, et traverser le Nil au milieu des crocodiles.
Au bout de quatre ans de luttes, la vision de la rosée céleste se renouvela, mais il attendit encore trois années avant de s'éloigner seul dans le désert. Lorsqu'il parvint à un lieu nommé Tabennêsis, sur la rive nord-est du Nil, il entendit une voix céleste qui lui ordonnait d'y rester pour y fonder un Monastère. Ayant obtenu l'autorisation de Palamon, juste avant son décès, Pacôme s'y installa et s'adonna seul à de grandes ascèses, jusqu'à ce que son frère aîné, Jean, vînt le rejoindre.
Mettant tout en commun, ils vivaient dans un grand renoncement et distribuaient aux pauvres le fruit de leur travail, en ne gardant que le strict nécessaire pour vivre : deux pains et un peu de sel par jour. A la fin de leur veille quotidienne, ils prenaient un peu de repos, assis, sans s'appuyer le dos au mur. Pendant le jour, ils s'exposaient aux ardeurs du soleil, gardant en esprit la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ et les épreuves des Martyrs.
Un jour un Ange de Dieu apparut à Pacôme pendant sa vigile et lui dit à trois reprises : "Pachôme, la volonté de Dieu est que tu serves la race des hommes, pour les réconcilier avec Lui." Dès lors des hommes des villages environnants se rassemblèrent autour de lui pour mener ensemble la vie anachorétique : chacun vivait séparément, comme il l'entendait, et foumissait sa part pour les besoins matériels de la communauté. Pacôme se mettait humblement à leur service, préparait la nourriture qu'ils désiraient, recevait les hôtes et servait les frères quand ils étaient souffrants, alors qu'il se contentait pour lui-même de pain et de sel en tout temps. Ces hommes rudes ne lui montraient cependant aucun respect, ils méprisaient son humilité et se moquaient même de lui. L'homme de Dieu prit patience pendant cinq ans, jusqu'au jour où, après en avoir reçu l'ordre de Dieu au cours d'une nuit de prière, il leur imposa une règle de vie commune et chassa avec autorité tous ceux qui ne voulaient pas s'y conformer.* De nouveaux candidats à la vie monastique s'étant présentés, Pacôme, après les avoir rudement éprouvés, leur imposa de vivre "selon les Ecritures", en mettant tout en commun, dans une parfaite égalité, à l'imitation de la communauté apostolique (cf. Actes 2). Se mettant à leur service comme auparavant, il leur enseignait à porter leur croix pour suivre le Christ et à n'avoir d'autre souci que de repasser dans leur esprit les paroles du Seigneur. On rapporte qu'un Ange, vêtu en moine, lui montra le modèle de leur habit et lui remit une tablette sur laquelle était inscrite la règle de la communauté. Elle prescrivait de donner à manger et à boire à chacun en fonction de sa constitution et de son travail, sans empêcher ceux qui voulaient pratiquer davantage l'ascèse. Ils devaient vivre dans des cellules séparées, regroupées en "maisons"** selon leurs affinités ou leurs occupations, et se réunir trois fois par jour pour adresser à Dieu douze groupes de Psaumes et de prières. Comme Pacôme objectait que cela ne faisait pas beaucoup de prières, l'Ange répondit : "Tout ce que je prescris c'est pour être sûr que même les petits pourront observer la règle sans découragement. Quant aux parfaits, ils n'ont pas besoin de loi, puisque dans leur cellule, ils consacrent leur vie entière à la contemplation de Dieu.*** * Cet épisode n'est rapporté que par une des Vies coptes. ** Chaque maison comprenait de vingt à quarante moines. *** Cet épisode de la Règle révélée par l'Ange n'apparaÎt que dans Pallade, Histoire Lausiaque, 34.
Lorsque les frères atteignirent le nombre de cent, Pacôme leur bâtit une église dans le monastère; et, le dimanche, il invitait un Prêtre du village à venir célébrer la Divine Liturgie, car il refusait qu'aucun des moines ne soit ordonné Clerc, de crainte que la vaine gloire et la jalousie ne viennent rompre leur belle harmonie. Peu après sa consécration comme Archevêque d'Alexandrie, Saint Athanase rendit visite au monastère de Tabennêsis (329), mais Pacôme, ayant appris qu'on voulait l'ordonner Prêtre, se cacha jusqu'au départ du prélat.
La communauté, appelée par lui Koinonia*, devenant nombreuse, Pacôme désigna des frères affermis dans la vertu pour l'assister : l'un comme administrateur du service matériel, avec un second, d'autres comme responsables des "maisons"; d'autres encore étaient chargés du soin des malades, de la réception des hôtes ou de la vente à l'extérieur des produits fabriqués au monastère. Trois fois par semaine, Saint Pacôme instruisait lui-même l'ensemble de la communauté, en interprétant les Ecritures et, aux deux jours de jeûnes, les chefs des maisons faisaient à leur tour une catéchèse destinée à leurs moines respectifs. * C'est-à-dire "Communion", terme qui évoque clairement que la communauté monastique est une image de l'Eglise en sa plénitude, en tant qu'assemblée eucharistique.
La sœur de Pacôme, Marie, étant elle aussi venue le rejoindre, le Saint lui fit construire un monastère, dans le village, où de nombreuses sœurs se rassemblèrent pour y mener une vie toute semblable à celle des moines, guidées par un vieillard grave et avisé, nommé Pierre.
Le Saint recevait avec circonspection les candidats qui se présentaient et n'acceptait qu'un petit nombre de ceux qui avaient mené auparavant une vie impure ou avaient un caractère revêche, de peur qu'ils n'entraînassent les autres frères dans la perdition. Mais pour ceux d'entre eux qu'il acceptait, il luttait avec eux jour et nuit, afin de les tirer de l'asservissement aux passions. Lorsqu'il trouvait des moines rétifs, il essayait de les corriger et priait instamment pour eux, en ajoutant à ses jeûnes, ses veilles et ses macérations, afin qu'ils se repentissent et apprennent le mystère de la vie monastique et la paix que l'on tire de l'obéissance. Mais s'ils persistaient à contredire, il les renvoyait de la communauté, pour ne pas empêcher les autres frères de croître dans la crainte de Dieu. Une année, il renvoya ainsi jusqu'à cent Moines, sur les trois cents que comportait la communauté.
Grâce à son don de clairvoyance, Saint Pacôme devinait les fautes et les pensées perverses des frères, et il savait les guérir avant qu'ils ne commettent le péché. Bien qu'il guérît des malades et délivrât des possédés, tant parmi les frères que parmi les séculiers qui se pressaient au monastère, il s'en remettait en tout à la volonté de Dieu et ne se fâchait jamais quand le Seigneur n'exauçait pas sa prière. Il enseignait que supérieures aux guérisons corporelles sont les guérisons spirituelles des âmes qui, de l'erreur ou de la négligence, parviennent à la connaissance du vrai Dieu et au repentir. Il ne demandait jamais à Dieu de recevoir des visions, car elles peuvent être une voie d'illusion, et disait : "Si tu vois un homme pur et humble, c'est une grande vision. Quoi de plus grand en effet que de voir Dieu invisible dans un homme visible, temple de Dieu."
Même lorsqu'il était accablé par la maladie, le bienheureux refusait de se faire servir ou de s'accorder un quelconque soulagement. Il n'acceptait qu'un seul remède : le Nom du Seigneur, et enseignait aux malades par son exemple à supporter avec patience et actions de grâces leurs maux, afin de remporter une double couronne : celle de l'Ascèse et de la patience dans les épreuves. Dans les maladies des frères, il savait discerner infailliblement celles qui étaient provoquées par les démons ou par un effet de leurs passions, et il leur enseignait à les vaincre par la bonne résolution de l'âme. Mais lorsqu'il s'agissait de véritables faiblesses du corps, il venait alors lui-même servir les malades et n'hésitait pas à donner à certains de la viande en nourriture, en dépit de l'usage monastique.
Le nombre des frères ne cessant de croître, Pacôme alla fonder, à la suite d'une vision, un autre monastère, à Pabau (en copte : Phbôou), un peu en aval du Nil (environ 3 km de Tabennêsis). Il le fit construire très vaste et l'organisa de la même manière que Tabennêsis. Lorsque Pabau fut peuplé, le supérieur d'un monastère appelé Chenoboskion (Senesêt) demanda au Saint de placer sa communauté sous sa juridiction, avec les mêmes règles de vie. Pacôme s'y rendit avec quelques frères qu'il laissa là pour y instruire les moines sur la discipline de la Koinonia. Il fit de même pour le Monastère de Monchôsis (Thmousons); puis, à la suite d'une nouvelle vision, il alla fonder un nouveau monastère à Tsè (Tasé). A la requête de l'Evêque de Panopolis (Smin), il en fonda un autre dans cette région, peinant lui-même | |
| | | Philippe Crévieaux
Nombre de messages : 404 Age : 59 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 08/06/2006
| Sujet: Re: Saint Pachôme le Grand; 15-28 mai Jeu 28 Mai - 13:26 | |
| avec les frères pour la construction des bâtiments. Peu après, un notable, Pétronios, offrit le monastère qu'il avait fondé à Thbéou (Tébeu), dans la région de Diospolis. Saint Pacôme mit un certain Apollonios à la tête du monastère, et fit de Pétronios le supérieur d'une autre fondation : Tsmine (Tsménai), proche de Panopolis. Enfin, après une nouvelle vision, il fonda un très grand monastère à Phnoum (Pichnoum), loin au Sud, dans le désert de Snê. Cette vaste congrégation de neuf monastères et deux couvents féminins, comptait trois mille Moines durant la vie de Saint Pacôme et jusqu'à sept mille par la suite. Tous y vivaient dans l'harmonie et la fidélité aux lois instituées par l'homme de Dieu. Chez eux il n'y avait aucun souci pour les affaires du monde et ils étaient constamment transportés au ciel, à cause de leur tranquillité (hésychia) et de leur genre de vie semblable à celle des Anges. Le Saint visitait fréquemment les uns et les autres, pour les instruire de la Parole de Dieu, corriger les égarements et encourager les frères à persévérer dans leurs combats. Il résidait habituellement au Monastère de Pabau, où il vivait comme un simple Moine, membre d'une "maison" et soumis à la discipline commune ; car, inébranlablement affermi sur le roc de l'humilité, il n'avait jamais eu la pensée qu'il était chef ou père des moines, mais seulement leur serviteur. En visite un jour à Tabennêsis, il s'assit pour le travail manuel et se laissa instruire par un enfant-moine qui lui reprochait de ne pas travaille r correctement.
L'économe du grand Monastère de Pabau était chargé de superviser l'administration matérielle de la Koinonia : il recueillait les objets fabriqués dans les monastères et les desservait dans tous leurs besoins. Deux fois l'an, les frères se réunissaient à Pabau, pour célébrer la fête de Pâques tous ensemble et, au mois d'août, après la récolte, les intendants remettaient leurs comptes, et l'on procédait à la nomination de nouveaux responsables. Lorsque Pacôme n'avait pas le loisir de se rendre dans un monastère, il envoyait son disciple le plus cher, Théodore, ou adressait une lettre à l'économe, écrite dans un langage secret, que lui seul pouvait comprendre. Il avait toujours le visage grave et triste, car Dieu lui avait accordé de contempler en vision les tourments éternels réservés aux pécheurs et aux Moines indignes de leur profession, et c'est pourquoi, chaque fois qu'il prenait la parole, il avertissait ses disciples sur le Jugement à venir. Un jour, un Moine négligent vint à mourir. Le Saint ordonna avec autorité de ne chanter ni office de funérailles ni d'offrir de sacrifice en sa mémoire, et il fit brûler ses vêtements, laissant tous les frères dans l'effroi pour leur correction.
Pendant une famine, l'homme de Dieu resta à jeun et dit : "Moi non plus je ne mangerai pas aussi longtemps que mes frères auront faim et ne trouveront pas de pain à manger", appliquant ainsi la parole de l'Apôtre : "Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui" (I Cor. 12:26).
La réputation de Saint Pacôme s'étant répandue dans toute l'Egypte, il advint que certains mirent en doute son charisme de clairvoyance et ses révélations. Convoqué à Latopolis (en 345) devant une assemblée d'Evêques qui le questionnèrent à ce sujet, Pacôme répondit que le Seigneur ne lui accordait pas constamment une telle grâce du discernement et de la clairvoyance des cœurs, mais seulement quand Il le voulait, pour l'édification de la Koinonia et le salut des âmes, et dans la mesure de sa propre soumission à la volonté de Dieu. Il fut innocenté et, rendant grâce à Dieu, déclara, à propos de cette épreuve et du nouvel exil de Saint Athanase : "Il nous faut soutenir toutes sortes d'épreuves, car cela ne nuit pas."
Vers Pâques 346, une épidémie de peste se déclara dans la Koinonia et extermina plus de cent frères parmi les plus éminents. Le Saint fut atteint à son tour, mais refusa tout traitement particulier. Bien que son corps fût affaibli à l'extrême, ses yeux étaient flamboyants. Il passa les premiers jours de la Grande Semaine à prier le Seigneur pour que l'unité de la Koinonia ne soit pas rompue après sa mort. Puis, réunissant les frères, il les prit à témoin que, durant toute sa vie, il ne leur avait rien caché et avait vécu comme l'un d'entre eux, se conduisant envers tous comme un serviteur et comme une nourrice qui réchauffe ses enfants. Il ajouta que les règles et traditions qu'il avait instituées pour eux sous l'inspiration du Seigneur, étaient la seule voie pour obtenir le repos de l'âme et le salut éternel. Vers la Pentecôte, il désigna Pétronios, qui avait été lui aussi atteint par la maladie, comme successeur, puis ordonna aux frères de cesser leurs larmes, car l'ordre lui était venu du Seigneur d'aller rejoindre le séjour des Pères. Il ordonna avec grande sévérité à Théodore d'aller ensevelir son corps dans un endroit secret, afin qu'on ne lui offrît pas de culte, et l'exhorta à prendre soin des frères négligents. Il remit son âme apostolique à Dieu le 9 mai 346, à l'âge de soixante ans. A ce moment l'endroit fut agité d'un tremblement de terre, un parfum céleste se dégagea, et plusieurs anciens virent des troupes d'Anges escorter l'âme du Saint jusqu'au lieu de son repos.
Lorsque Saint Antoine le Grand apprit la naissance au Ciel Saint Pacôme, dans son désert lointain, il le loua comme un nouvel Apôtre et fit les plus grands éloges de la vie cénobitique dont il avait été le fondateur. Répliquant à ceux qui lui disaient qu'il avait atteint une plus grande gloire dans la vie érémitique, il répondit que c'était par nécessité qu'il avait embrassé la vie solitaire, car il n'y avait pas alors de cénobion, et il ajouta : "Dans le Royaume des cieux, nous nous verrons l'un et l'autre, nous verrons tous les Pères et surtout notre Maître et notre Dieu Jésus-Christ."
Après le départ céleste de Saint Pacôme, Pétronios gouverna la Koinonia seulement quelques jours, avant de remettre lui aussi son âme à Dieu. Abba Horsièse fut alors désigné pour veiller au respect des traditions et assurer, à l'exemple de Pacôme, le ministère de la parole. Mais, à la suite de la révolte d'Apollonios, supérieur du monastère de Monchôsis, Horsièse démissionna et désigna Théodore comme supérieur à sa place. Après la disparition des premiers disciples de Saint Pacôme, les monastères de la Koinonia se développèrent grandement, tant en nombre qu'en biens matériels, mais cet éclat fut de courte durée et, après avoir été victimes de la décadence, ils furent ensuite emportés par les invasions des barbares. Les institutions, les règles écrites et surtout l'esprit du cénobitisme, dont Pacôme avait été le fondateur, furent néanmoins léguées à l'Eglise comme la voie parfaite d'imitation de la communauté apostolique et comme une échelle dressée vers le Royaume des cieux.* * De manière paradoxale, les institutions pachômiennes ont laissé moins d'impact en Orient qu'en Occident, où elles furent diffusées grâce aux traductions de St. Jérôme et aux oeuvres de St. Cassien, qui avaient l'un et l'autre visité des monastères pachômiens du Delta du Nil.
ou
Pacôme partage avec Antoine l'honneur d'avoir institué la vie cénobitique et il est le premier à en avoir fixé les règles par écrit. Il naquit dans la Haute-Thébaïde, vers 292. Ses parents étaient idolâtres, ils l'élevèrent dans cette aveugle superstition, en même temps qu'ils lui faisaient étudier les sciences égyptiennes. Dès l'enfance, il donna les marques d'un caractère doux et modeste, mais il eut toujours une grande aversion pour les cérémonies profanes des infidèles dans le culte des idoles. Vers l'âge de vingt ans, il fut presque contraint de s'enrôler dans les armées impériales, probablement celles de l'empereur Maximin, alors maître de l'Égypte depuis 310. Celui-ci en effet dut, en 312, faire de grandes levées de troupes pour poursuivre la guerre contre Licinius et Constantin. Pacôme, avec plusieurs autres recrues, fut embarqué sur un vaisseau qui descendait le courant de la rivière. Ils arrivèrent un soir à Thébes ou Diospolis, capitale de la Thébaïde, où habitaient beaucoup de Chrétiens. Ces vrais disciples du Christ profitèrent de toutes les occasions pour soulager et fortifier ceux qui étaient dans l'abattement : ils étaient particulièrement émus de compassion pour les pauvres recrues mises à l'étroit et soumises à toutes sortes de mauvais traitements. Les Chrétiens de Thébes témoignèrent à ces soldats la même tendresse qu'ils auraient eue pour leurs propres enfants, ils en prirent tout le soin possible, leur fournirent de l'argent et tous les secours nécessaires. Un tel exemple de désintéressement peu commun fit une profonde impression sur l'esprit de Pacôme.
Il demanda quels étaient ces tendres bienfaiteurs; quand il sut que c'était des disciples de Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu; que, dans l'unique espoir d'une récompense d'un monde à venir, ils peinaient continuellement pour faire du bien aux hommes, il se sentit embrasé d'un grand amour pour une Loi aussi Sainte, et d'un ardent désir de servir le Dieu que ces hommes adoraient.
Lorsque, le lendemain, il se fut rembarqué pour descendre le cours de la rivière, le souvenir de sa résolution le soutint dans une lutte contre une tentation de la chair. Depuis son enfance, il avait toujours eu un grand amour pour la chasteté et la tempérance mais la rencontre et l'exemple de ces chrétiens avaient fait briller à ses yeux d'un nouveau lustre ces vertus déjà aimables en elles-mêmes. La défaite de Maximin amena la dispersion de ses troupes. Au lieu de retourner chez ses parents, Pacôme alla se fixer en une ville de Thébaïde où il avait une église des Chrétiens; il se fit inscrire au nombre des catéchumènes et se prépara à la réception du Baptême. Il en suivit toutes les étapes, reçut toutes les instructions préliminaires avec attention et ferveur, reçut le Baptême à Chenoboscia avec de grands sentiments de piété et de dévotion. Dès son premier contact avec la vraie Foi à Thèbes, il avait souvent récité cette prière : "Ô Dieu, créateur du ciel et de la terre, jette sur moi un regard de compassion, délivre-moi de mes misères; apprends-moi le véritable moyen de te plaire; ce sera toute mon occupation, et la plus grande application de ma vie, de te servir et d'accomplir ta volonté." Ce parfait sacrifice de son coeur à Dieu fut le point de départ de son éminente vertu. La grâce, par laquelle Dieu règne sur une âme, est un trésor qui surpasse infiniment toutes les richesses. Nous devons tout donner pour l'acquérir. Le désirer d'un coeur languissant n'est pas l'apprécier à sa juste valeur. Celui-là n'est pas apte à recevoir une si grande bénédiction, ni digne de la recevoir, qui ne la recherche qu'à demi et qui n'estime comme de la boue tout ce qui ne sert pas à l'acquérir.
Quand Pacôme eut reçu le Baptême, il commença à examiner sérieusement en lui-même comment il devrait en remplir fidèlement les obligations et atteindre le but vers lequel il aspirait. La ferveur elle-même n'est pas sans offrir quelque danger. C'est souvent un artifice du démon de pousser un novice à de trop grandes entreprises au commencement, et à courir d'une façon indiscrète au-delà de ce que permettent les forces de chacun. Si le navigateur gonfle trop sa voile, le vaisseau est poussé de l'avant et va échouer ou se briser contre quelque roc. L'empressement excessif est le symptôme d'une passion secrète et non un signe de la vraie vertu, car il ne peut supporter le frein. Pacôme était bien éloigné d'une disposition aussi dangereuse, parce que son désir était pur, et que son premier soin fût d'avoir un habile conducteur. Il apprit qu'un vénérable vieillard, nommé Palémon, servait Dieu dans le désert avec une grande perfection; il alla à sa recherche, et quand il l'eut trouvé, il demanda avec beaucoup d'instance à vivre sous sa direction. L'Ermite commença par lui mettre d'abord sous les yeux les difficultés et les austérités que renfermait sa manière de vivre : il ajouta que beaucoup avaient déjà tenta de le suivre et avaient renoncé. "Essaye, ajouta-t-il encore, tes forces et ton ardeur dans quelque monastère. Considère d'ailleurs, mon fils, que ma nourriture n'est que d'un peu de pain et de sel, que je ne bois point de vin, et n'use point d'huile, que je veille la moitié de la nuit, que je passe tout ce temps à chanter des Psaumes, à méditer sur les Saintes Ecritures, et que, quelquefois, je passe toute la nuit sans sommeil."
Pacôme fut surpris mais non découragé en entendant ce discours. Il s'estima capable d'entreprendre tout ce qui pouvait être pour lui un moyen de rendre soit âme agréable à Dieu, et il promit résolument d'observer tout ce que Palémon jugerait à propos de lui enjoindre. Alors celui-ci admit Pacôme dans sa cellule et lui donna l'habit monastique. Encouragé par son exemple, Pacôme apprit à supporter la vie solitaire et à se familiariser avec elle. De temps en temps, tous deux récitaient le psautier ensemble, puis s'exerçaient au travail manuel, toujours accompagné de la prière mentale; le fruit de leur travail allait à assurer leur propre subsistance et le soulagement des pauvres. Pacôme, dans ses prières, demandait surtout la parfaite pureté du coeur, afin que, dégagé de tout secret attachement aux créatures; il put aimer Dieu de toutes ses forces et, pour détruire jusqu'à la racine des passions désordonnées, sa première application était d'obtenir une profonde humilité, une patience et une douceur parfaites. Souvent, il priait les bras étendus en forme de croix. Au début, il lui arrivait de s'assoupir en commençant l'office de nuit. "Travaille et veille, mon cher Pacôme, lui disait Palémon, pour que l'ennemi ne renverse pas et ne ruine pas tous tes efforts." Contre cette faiblesse et cette tentation, il lui enjoignait, en certaines occasions, de transporter du sable d'un endroit à un autre. C'est ainsi que le novice parvint à se fortifier dans la pratique des veilles. Toutes les instructions qu'il lisait ou entendait, Pacôme s'appliquait aussitôt à les mettre en pratique avec toute la ferveur dont il était capable.
Un jour de Pâque, Palémon ordonna à son disciple de préparer à dîner pour cette grande solennité. Pacôme prit un peu d'huile, à laquelle il mêla un peu de sel pesé d'avance, et y ajouta quelques herbes sauvages, le tout pour être mangé avec leur pain. Le Saint vieillard, après avoir fait sa prière, s'approcha de la table. A la vue de l'huile, il se frappa le front et dit en versant des larmes : "Eh! quoi, mon Sauveur a été mis en croix et moi je vais me donner cette satisfaction de prendre de l'huile." Et rien ne put le déterminer à goûter de cette huile. Pacôme prit l'habitude de se retirer quelquefois dans un vaste désert inhabité, sur les bords du Nil; ce désert était appelé Tabenne et appartenait au diocèse de Teutyre. Un jour qu'il y était en prière, il entendit une voix qui lui disait : "Tu bâtiras ici un monastère pour y abriter ceux que Dieu t'enverra pour le servir." Dans le même temps, un ange lui apparut pour lui donner certaines instructions concernant la vie monastique. Revenu auprès de Palémon, Pacôme lui fit part de sa vision; tous deux allèrent à Tabenne, y bâtirent une petite cellule vers 325, vingt après qu'Antoine eut fondé son premier monastère. Au bout de quelque temps, Palémon rejoignit sa première résidence, après avoir promis à Pacôme une visite annuelle. Mais il s’endormit dans le Seigneur peu après. | |
| | | Philippe Crévieaux
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| Sujet: Re: Saint Pachôme le Grand; 15-28 mai Jeu 28 Mai - 13:26 | |
| Pacôme reçut d'abord comme disciple Jean, son frère aîné; et quand celui-ci fut endormi, il lui en vint beaucoup d'autres, de sorte qu'il dut agrandir sa maison. En peu de temps, le nombre de ses disciples s'éleva à une centaine; comme vêtement, il leur donna une laine grossière, le sien était souvent un cilice. Il vécut quinze années sans se coucher; il prenait un peu de repos assis sur une pierre. Il prélevait encore sur le temps nécessaire au sommeil pour donner le plus de temps possible à l'exercice du divin amour. A partir du premier moment de sa conversion, il ne prit jamais un repas complet. D'après les dispositions de sa règle, les jeûnes et les heures de travail étaient proportionnés aux forces de chacun; tous mangeaient ensemble en silence dans un même réfectoire, avec le capuchon rabattu sur la tête, de telle sorte que personne ne pouvait voir son voisin pendant le repas. Chaque religieux avait une tunique de laine blanche sans manches, avec une coule de même étoffe; sur les épaules, il avait un manteau de peau de chèvre, appelé mélote. II recevait la communion le premier et le dernier jour de chaque semaine. On usait d'une grande sévérité à l'égard des novices, avant de les admettre à la profession monastique et à l'émission de leurs voeux. Pacôme n'admettait point ses Moines à la réception des Saints ordres : des Prêtres du dehors desservaient ses monastères. Toutefois, il consentait à donner l'habit à des Prêtres et leur permettait l'exercice des fonctions sacerdotales.
Tous ses Moines étaient occupés aux divers travaux manuels, aucun moment n'était laissé à l'oisiveté. L'Abbé lui-même soignait les malades avec une grande sollicitude. Le silence était strictement gardé à Tabenne : on ne s'exprimait que par signes pour obtenir ce dont on avait besoin. En allant d'un endroit à un autre, le Moine devait méditer sur quelque passage de la Sainte Écriture; le travail était accompagné du chant des Psaumes. A la naissance céleste de chaque Moine, on célébrait la Panichida (requiem) pour le repos de son âme.
La règle de Pacôme fut traduite en latin par Saint Jérôme et elle existe encore. Le fondateur recevait les malades et les faibles, désireux de conduire au ciel toutes les âmes qui avaient la ferveur de marcher dans les sentiers de la perfection. Il bâtit six autres monastères dans la Thébaïde, établit sa résidence dans celui de Pabau, près de Thèbes. Ce monastère devint plus célèbre que Tabenne même. Sur l'avis de Sérapion, Evêque de Tentyra, Pacôme bâtit une église dans un village pour les pauvres bergers de l'endroit ; il y remplit l'office de lecteur, et fit avec une admirable ferveur la lecture de la parole de Dieu. Dans cette fonction, il paraissait plutôt un ange qu'un homme. Il fit de nombreuses conversions, s'opposa vigoureusement aux ariens : malgré les instances de son Evêque, il ne voulut jamais recevoir le sacerdoce. En 333, Athanase l'honora d'une visite à Tabenne.
Un jour sa propre soeur se présenta à la porte de son monastère et demanda à le voir : il lui envoya dire qu'aucune femme ne pouvait franchir la clôture, et qu'elle devait se contenter de savoir qu'il était encore vivant. Cependant, comme elle désirait mener la vie monastique, il lui fit construire un couvent de l'autre côté du Nil. Un jour qu'il allait visiter un de ses monastères, Pacôme rencontra un cortège funèbre qui conduisait au cimetière le corps d'un Moine qui avait vécu dans la tiédeur. Pour inspirer une crainte salutaire aux autres, il défendit de continuer la psalmodie, fit brûler les vêtements qui recouvraient le cadavre. "Ces honneurs qu'on lui rend", dit-il, "ne peuvent qu'accroître ses tourments, tandis que l'ignominie dont son corps sera abreuvé pourra déterminer Dieu à avoir pitié de son âme car Dieu pardonne certains péchés, non seulement en ce monde, mais encore dans l'autre."
Un jour que le cellérier avait vendu au marché quelques nattes à un prix plus élevé qu'il en avait reçu l'ordre, Pacôme ordonna de rendre l'argent aux acheteurs et châtia le cellérier de son avarice.
Parmi les nombreux miracles qu'opéra Pacôme, son biographe a raconté que, n'ayant jamais appris le grec ni le latin, le Saint homme parla néanmoins parfois ces deux langues, qu'il guérit des malades et délivra des possédés à l'aide d'huile bénite. Mais il disait souvent aux malades et aux affligés que leurs épreuves étaient, en effet, de la divine bonté à leur égard; il se contentait de prier pour leur obtenir force et courage, du moment que le mal ne pouvait être préjudiciable à leurs âmes. Théodore, son plus cher disciple, qui lui succéda dans le gouvernement des monastères, souffrait constamment de maux de tête. Pacôme, auquel les frères demandaient de le guérir, répondit : "L'abstinence et la prière sont sûrement une source de grands mérites, mais la maladie supportée avec patience est assurément d'un plus grand mérite encore." Avant tout, il demandait à Dieu la santé spirituelle de ses disciples et des autres personnes, et saisissait toutes les occasions de guérir leurs passions, spécialement celle de l'orgueil. Un de ses Moines apporta un jour plus d'application au travail et fabriqua deux nattes au lieu d'une, puis fit en sorte que Pacôme les vit. Dévoilant le piège du démon, Pacôme se contenta de dire : "Ce frère s'est donné bien de la peine du matin jusqu'au soir pour livrer son travail au démon." Et pour le guérir de sa vanité, il lui donna comme pénitence de demeurer pendant cinq mois dans sa cellule, sans autre pitance qu'un peu de pain, de sel et d'eau.
Un jeune homme, nommé Silvain, après avoir travaillé comme acteur de théâtre, vint au monastère de Pacôme pour y faire pénitence il y mena pendant quelque temps une vie indisciplinée, transgressant les règles, s' amusant volontiers à des bouffonneries. L'homme de Dieu, par de charitables remontrances, essaya de lui montrer à quel danger il s'exposait, puis il eut recours aux larmes, à la prière, pour le salut de cette pauvre âme. Ces essais demeurèrent sans résultat. A la fin, Pacôme représenta à ce pécheur impénitent qu'on ne se moquait pas impunément de Dieu. Silvain en fut profondément touché et changea complètement, fut un grand sujet d'édification pour tous les autres frères. Vainement on l'invita à se modérer. Les sentiments de contrition qu'il manifestait en toute circonstance furent tels que Pacôme le proposa comme un modèle à toute sa communauté. Lorsque Silvain remit son âme au Seigneur, Pacôme reçut du Ciel l'assurance que l'âme de ce Moine avait été présentée comme une victime très agréable à Jésus-Christ.
Pacôme, qui eut aussi l'esprit de prophétie, annonça avec beaucoup de peine à ses moines que l'ordre établi par ses soins perdrait de sa première ferveur dans la suite des âges. En 348, il fut convoqué à un Concile d'Evêques, à Latopolis, pour se justifier de certaines accusations. Il le fit en des termes tels que tous admirèrent son extraordinaire humilité. Cette même année, Dieu éprouva ses monastères par une maladie pestilentielle qui enleva des centaines de Moines. Pacôme lui-même en fut atteint : il montra une patience incroyable; avec joie et entrain il salua la fin de son pèlerinage sur cette terre. Au dernier moment, il exhorta ses religieux à se montrer toujours fervents dans le service de Dieu, s'arma du signe de la Croix, et remit son âme entre les mains du Seigneur. Il put compter dans ses différents monastères jusqu'à sept milliers de Moines. Il s'endormit dans le Seigneur le 9 mai 348.
Inscrit au 14 mai dans le martyrologe romain, il a été en grande vénération dans l'Église grecque au 15 mai.
ou
Pacôme, dont le nom signifie "ce grand aigle", naît en 292 en Haute Egypte, de parents païens; militaire, il découvre lors d'une campagne la charité des Chrétiens de Thèbes et promet : "Je servirai le genre humain tous les jours de ma vie." Il quitte l'armée et reçoit le baptême. Sa reconnaissance envers la communauté chrétienne le mène, après une période de vie érémitique auprès de l'Ascète Palamon, à devenir peu à peu "l'inventeur" du cénobitisme, c'est-à-dire de la vie monastique communautaire, et un fondateur prolifique. Cette orientation correspond profondément au caractère de la spiritualité de Pacôme : le service de Dieu et celui des hommes. Il rend son âme au Seigneur le 9 mai 347, après avoir accompli une oeuvre considérable en donnant au monachisme chrétien une forme et un élan qui se perpétuent jusqu'à nos jours.
Pacôme place la "pratique" au premier plan, car, mieux que les livres, elle permet de transmettre et d'enseigner. Si donc la Vie de Pacôme est une source plus sûre de spiritualité que ses Règles, celles-ci sont néanmoins importantes, comme moyen de salut et loi de liberté. Pacôme est en effet à l'origine du premier code cénobitique connu, les Pracepta qui lui sont globalement attribuées et les Règlements de son fils spirituel et successeur Horsièse. Par ces Règles, le cénobitisme propose une uniformité de vie et de cadre qui garantit la solidarité intérieure et extérieure, tandis que l'obéissance, liée à l'observance de la Règle, devient la forme cénobitique de l'humilité.
La désappropriation (aucun objet n'appartient en propre au Moine) est un élément nouveau relativement à la vie anachorétique. Les rythmes de vie et de prière équilibrent solitude et vie communautaire; l'exégèse s'appuie non sur des principes abstraits mais sur des exemples vécus. Obéissance et observance se retrouvent aussi dans la structure de la communauté qui met en oeuvre toute une pédagogie : la koïnonia, c'est-à-dire l'ensemble de la communauté, se compose de couvents, eux-mêmes répartis en maisons; à chaque niveau, un responsable prend le relais du père spirituel. Cette remarquable organisation ne fut reconnue officiellement que lors du Concile de Chalcédoine en 451. | |
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