SAINT ROMAIN, CONFESSEUR (6°.S°)
Quand, après avoir miraculeusement réparé le crible brisé par sa nourrice, Saint Benoît devint l'objet de l'admiration des habitants d'Enfide, il résolut de trouver une retraite plus retirée et s'enfuit secrètement vers Subiaco. Sur la route il rencontra un Moine nommé Romain qui, nous dit Saint Grégoire, vivait non loin de là dans un monastère sous la règle de l'Abbé Adéodat. Il lui demanda où il allait et, dès qu'il eut appris son désir de solitude, lui prêta son concours tout en gardant le secret. Il lui donna le Saint Habit des solitaires et le seconda autant que cela était possible.
Pendant trois ans, Romain apporta à Benoît, toujours caché dans une grotte, le pain qu'il pouvait retrancher sur sa propre nourriture. Comme il n'y avait pas de chemin de la grotte au monastère, Romain faisait descendre le pain du haut d'une haute roche qui la surplombait et avertissait Benoît à l'aide d'une clochette, que le démon furieux brisa un jour avec une pierre. Cet incident n'empêcha pas Romain de continuer à employer tous les moyens pour rendre service à Benoît.
On peut penser que ces services n'étaient pas tous d'ordre matériel : Moine, il pouvait apprendre les secrets de l'Ascèse monastique à ce jeune homme d'une grande ferveur mais sans expérience encore, et qui montrera dans sa règle, où il saura faire passer le meilleur de leur doctrine, à quel point il avait su s'assimiler les traditions des anciens Moines.
Saint Grégoire ne nous apprend rien de plus sur Saint Romain : on ne sait pas s'il eut la joie de voir son disciple devenir Abbé du Mont-Cassin, célèbre dans toute l'Italie par sa sainteté et ses miracles.
A une date inconnue, le corps de Saint Romain fut transporté à Auxerre, dans l'église Saint-Amatre, puis en 845 dans celle de l'Abbaye de Saint-Germain. En 876, Anségise, Archevêque de Sens, obtint la moitié du corps de Saint Romain et confia cette relique aux Moines de Vareilles (Yonne); et, en 892, elle fut transportée à Sens, dans l'Abbaye de Saint-Remi et de Saint-Romain. Les Reliques de Saint Romain, conservées à Auxerre, furent profanées par les protestants en 1567; celles de Sens sont restées intactes.