SAINT CHLODULFE (OU CHLOUD), EVEQUE DE METZ (+ 696)
Chloud (Chleodulfus, Flondulphus), qu'il ne faut pas confondre avec Saint Cloud (Clodoaldus), petit-fils de Saints Clotilde, était fils du bienheureux Arnoult, Evêque de Metz, et de Dode. Formé à la sainteté dès son enfance par les exemples qu'il eut sous les yeux dans la maison paternelle, il fut instruit dans les lettres et les sciences par les meilleurs maîtres, et fit de rapides progrès. Il remplit longtemps les premières charges du palais des rois d'Austrasie, et s'acquit une telle renommée de probité et de vertu, qu'après le départ céleste de Godon, second successeur de Saint Arnoult, il fut, malgré sa résistance, mis à sa place par le clergé et le peuple. Revêtu du caractère épiscopal, lui qui avait vécu jusque-là dans le siècle, il parvint promptement au sommet de la perfection. Sa sollicitude pastorale était extrême. Il visita souvent tout son vaste diocèse. Sa Foi était admirable, sa doctrine remarquable, sa charité ardente; il avait pour les pauvres les entrailles d'un père.
Il fit écrire la vie de son père, Saint Arnoult, afin de repasser souvent les actions de celui dont il occupait le siège. Voici un trait qui montre quelle était son humilité : Saint Arnoult ayant donné aux pauvres non seulement tout ce qui lui restait de biens, mais encore tous les revenus de l'Eglise, alla trouver ses fils et les pria de lui venir en aide ainsi qu'aux pauvres. Le plus jeune, Ansegise, qui fut la tige de la seconde dynastie des rois de France, répondit : "Je me dépouillerai volontiers de tout pour suivre l'exemple que me donne mon père". Au contraire, Chloud refusa et ne fournit à son père qu'un secours très minime. L'auteur de la vie de saint Arnoult voulait omettre ce fait; mais Chloud exigea qu'il fût rapporté. Il gouverna quarante ans l'église de Metz, et remit son âme au Seigneur à l'âge de quatre-vingt-onze ans, en l'année 696. Son corps fut déposé dans le tombeau paternel; mais le 11 décembre 959, il fut transféré au Monastère de Lay, au territoire de Nancy, où il est resté jusqu'à la suppression des Ordres monastiques par la "Convention Nationale." Pieusement soustrait à la profanation, il est aujourd'hui conservé dans l'église paroissiale (papiste) du même lieu, où il est l'objet d'une vénération toute particulière.