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 Saint Cecilius; 3 - 16 juin

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AuteurMessage
Philippe Crévieaux




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Localisation : Bruxelles
Date d'inscription : 08/06/2006

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MessageSujet: Saint Cecilius; 3 - 16 juin   Saint Cecilius; 3 - 16 juin EmptyLun 15 Juin - 23:22

SAINT CECILIUS, PRETRE (+ 211)
Cécilius, Octavius et Marcus-Minutius Félix, tous deux d'illustre naissance et vertueux, formèrent entre eux une espèce de triumvirat de parfaite amitié. Diverses circonstances, jointes à la nature du style, ont fait conclure que le dernier était originaire d'Afrique; mais il vivait à Rome et y suivait le barreau avec une grande réputation, qu'il devait à ses talents et à sa probité. Nous apprenons de lui-même (In Octavio, l.1, c.1) qu'il était déjà avancé en âge lorsqu'il fut éclairé par la lumière de la Sagesse divine. Il eut, dit Saint Eucher dans son "de contemptu mundi"(ep. ad Valer.), assez d'humilité pour renoncer au rang distingué qu'il tenait parmi les savants et les grands du siècle, et il se fit une sainte violence pour aller au Ciel, confondu parmi les ignorants et les petits.

Ses deux étaient aussi Africains. L'application aux mêmes études n'avait fait que serrer les liens qui les unissaient ensemble. Ils vécurent longtemps engagés dans les superstitions du paganisme et dans les vices qui en étaient la suite. Octavius et Minutius furent les premiers qui s'élevèrent au-dessus des préjugés de l'éducation et de l'intérêt, et qui méprisèrent les amorces séduisantes du monde, pour embrasser la doctrine de la Croix. Il paraît qu'Octavius eut la gloire de frayer la route, car Minutius dit qu'il le suivait comme son guide. Au reste, l'amitié ne lui permit pas de renfermer son bonheur en lui-même; il voulut le partager avec son cher Minutius. Il ne se donna point de repos tant qu'il le vit assis dans les ténèbres et dans les ombres de la mort. Les paroles qui sortent de la bouche d'un tel ami, sont comme le miel qui découle d'un rayon, au lieu que la vérité même est insupportable quand elle vient d'un prophète austère que sa dureté nous fait haïr; aussi Minucius fut-il aisément disposé à recevoir les impressions de la vertu; et ce bienheureux duo fut uni dans la Foi comme il l'était dans l'amitié.

La Foi, loin d'affaiblir la tendresse de leurs sentiments, ne servit qu'à l'épurer et à la perfection. Ces deux hommes, régénérés en Jésus-Christ, se félicitèrent sur leur changement avec des transports de joie dont toute leur éloquence ne pouvait rendre la vivacité. Pénétrés de douleur et de confusion au souvenir de leur vie passée, ils n'eurent plus d'ardeur que pour les humiliations de la croix et les austérités de la pénitence. Les chevalets et les tortures devinrent l'objet de leurs plus ardents désirs. Ils se déclarèrent tous deux les apologistes de la Foi; et sans chercher désormais d'autre salaire de leurs travaux que le mérite de la charité et le bonheur qui les attendait au-delà du tombeau, ils plaidèrent généreusement la cause de Jésus crucifié. Arnobe paraît avoir eu en vue ces deux illustres convertis, lorsque répondant aux invectives des païens, il dit que les orateuts et ces avocats du premier rang avaient embrassé le Christianisme. (Arnob. L.1)

Octavius et Minutius, qui n'avaient plus rien à désirer pour eux-mêmes, souhaitaient ardemment d'associer Cécilius à leur bonheur; mais l'entreprise était difficile, et elle demandait de leur part tous les efforts du zèle et de l'amitié. Les premiers préjugés de l'éducation laissent dans l'esprit des traces si profondes qu'avec toute la bonne volonté et toute la candeur d'âme imaginables, elles ne s'effacent qu'avec des peines infinies, Quand il s'agit de religion, les préjugés ont encore plus d'empire : on est porté naturellement à rester dans celle de ses pères, dont on a sucé les principes avec le lait. Cécilius se trouvait dans ce cas. Il était d'ailleurs homme du monde, peu scrupuleux en fait de morale, et conséquemment peu disposé à saisir les raisonnements suivis. Il avait de l'esprit et des talents; mais il était sa propre idole. Il ne soupirait qu'après les plaisirs et les applaudissements. Jusque-là sa première religion avait été de se servir lui-même. En effet, nous le voyons dans la dispute tantôt rejeter toute divinité et toute providence, tantôt admettre ces deux points, et bientôt après défendre superstitieusement tous les dieux adorés pour lors dans l'univers. Nous dirons, pour achever son portrait, que la philosophie n'avait servi qu'à nourrir son orgueil, qu'à lui donner beaucoup de présomption et de suffisance, et qu'à le rendre incapable de sentir la solidité d'un raisonnement.

Malgré cette trempe de caractère, Cécilius devint, avec le secours de la grâce, un illustre converti, un grand Saint, et, selon toutes les apparences, l'auteur de la conversion de Saint Cyprien. Octavius et Minucius furent les instruments que Dieu employa pour l'amener à la connaissance de la vérité. Ils commencèrent par adresser au Ciel de ferventes prières, afin de L'intéresser en faveur de leur ami. La victoire qu'ils remportèrent enfin sur lui fut le fruit de leur piété et d'une conférence qu'ils eurent tous deux ensemble. Minutius nous en a laissé le précis dans un dialogue qu'il intitula "Octavius", en l'honneur de son ami qui portait ce nom et qui était mort quand il le mit en écrit.

L'ordre et le dessein de ce dialogue sont d'une grande beauté : tout y annonce une main de maître. Dès le commencement, l'auteur s'insinue imperceptiblement dans l'âme par des traits charmants qu'il fait remarquer dans le caractère de son cher Octavius; de là il conduit à l'occasion de la conférence avec des images si intéressantes, et peint les moindres objets avec des couleurs si belles, qu'il a en quelque sorte gagné le coeur avant que d'être entré en matière. Après avoir exprimé sa douleur et ses regrets sur la mort d'Octavius, il continue ainsi : "Il brûla toujours pour moi du même feu. Il m'aimait si passionnément que, tant dans nos affaires que dans nos amusements, une aimable sympathie nous unissait sans cesse, et que nos deux n'en faisaient pour ainsi dire qu'une seule." Il se rappelle avec reconnaissance les avantages qu'il a retirés de l'exemple de son ami et s'excite à la ferveur par le souvenir de ses vertus. "En conservant", dit-il, "sa mémoire dans mon coeur, je tâche d'aller après lui par mes pensées et de détacher de plus en plus mon coeur de toute affection terrestre." Ensuite il fait la récapitulation de ce fameux entretien par lequel Cécilius fut conduit à la Foi. L'occasion qui y donna lieu est décrite de la manière suivante.

Octavius vint à Rome pour rendre visite à son ami Minucius. Sa femme, ses enfants et le reste de sa famille voulurent inutilement l'empêcher de faire ce voyage. On était alors en automne. A la faveur des vacances du barreau, Minutius se trouvait délivré de ses occupations ordinaires. Il profita de ce temps pour aller à Ostie prendre les bains d'eau de mer, dans la
vue de dessécher les humeurs dont il était incommodé. Octavius et Cécilius voulurent être de la partie. Marchant un jour tous trois de grand matin dans la ville pour aller gagner le bord de la mer, Cécilius aperçut une statue de Sérapis; sur quoi il se porta la main à la bouche et se la baisa, ce qui était un acte d'adoration parmi les Grecs et les Romains. (de là les mots "proskunein" / "proscunein"et "adorare", voir Job 31,26-27, etc..)

Octavius prit de là occasion de dire à Minutius que c'était un crime et une honte pour eux que leur ami restât toujours plongé dans les ténèbres de l'erreur, et qu'il rendît un culte divin à des pierres qui, pour avoir reçu une figure et une sorte de consécration, ne cessaient pas pour cela d'être sourdes et muettes. Cécilius fut piqué en s'entendant accuser d'ignorance. Il s'adressa à Octavius pour lui proposer une dispute en règle sur la matière dont il était question. "Je vous prouverai", ajouta-t-il avec un air triomphant, "que jusqu'ici vous n'avez jamais eu affaire à un philosophe." La proposition ayant été aussitôt acceptée, ils s'assirent tous trois sur une éminence qui servait d'abri au bain. Minutius fut placé au milieu avec la qualité d'arbitre.

Cécilius, prenant un ton décisif et tranchant, débuta par nier la réalité d'une Providence. Il comptait sur la subtilité de son esprit et sur le pouvoir de son éloquence. Il objecta d'abord la pauvreté des Chrétiens, partout soumis aux idolâtres dont l'empire florissant attirait tous les regards. La religion dominante devait passer pour la meilleure; les Chrétiens n'étaient que des misérables qui s'obstinaient à mourir de faim, qui se faisaient un plaisir insensé de souffrir diverses tortures, qui portaient leur extravagance jusqu'à mépriser la vie, la fortune et tous les biens du monde, qui n'avaient pas même de lieu de culte visible pour adorer leur seul et unique Dieu.* Leur secte, continue-t-il, n'est qu'un ramas de gens vils et méprisables, qui se cachent dans des trous, sans savoir dire un seul mot pour leur défense, et qui, dans l'obscurité, s'occupent à chanter une prétendue résurrection et les joies chimériques d'un autre monde. Il dressa surtout ses batteries contre la résurrection des corps, qui a toujours été, en effet, une pierre d'achoppement pour les anciens philosophes, comme on le voit par les écrits des apologistes de notre Sainte Foi : mais les calomnies furent la principale ressource de ce champion de l'erreur.
* On bâtit des églises aux Chrétiens sous le règne de l'empereur Alexandre. On observe que l'état de misère qu'on leur reproche dans ce dialogue, venait d'une persécution qui doit avoir été celle que Sévère alluma. Saint Jérôme, in Cat., place Minucius Félix vers l'an 211, qui fut celui de la mort de l'empereur Sévère.
Cécilius se croyait en sûreté dans ce dernier retranchement et se flattait d'y être assez fort pour terrasser son adversaire. Il se mit donc à objecter à Octavius les assemblées nocturnes des Chrétiens, leurs repas inhumains et d'autres prétendus crimes auxquels leur Foi servait de prétexte. "J'entends dire", continua-t-il, "qu'ils adorent la tête d'un âne, les genoux de leur prêtre ou évêque, ainsi qu'un homme puni pour ses crimes, et le bois maudit de la croix." Il ridiculisait les Chrétiens de ce qu'ils méprisaient des tourments présents pour en éviter d'invisibles ; de ce qu'ils s'interdisaient des plaisirs légitimes, comme les jeux, les spectacles, les festins et les parfums qu'ils réservaient pour leurs morts, etc.

Cette sorte d'armes n'était pas nouvelle; le démon l'avait fait inventer par les instruments de sa jalousie. A s'en tenir au système de morale que l'Evangile propose, à examiner de bonne Foi les motifs et les moyens de perfection qu'il fournit, les plus furieux ennemis du christianisme n'eussent pu lui refuser leur estime et leur respect. Qu'arriva-t-il? On défigura notre Foi pour la rendre haïssable, et l'on couvrit du voile de la calomnie cette éclatante beauté qui atteste que son origine est céleste.
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