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 Le Calendrier de l' Eglise du Christ II

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Archimandrit Nil




Nombre de messages : 43
Date d'inscription : 26/07/2006

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MessageSujet: Le Calendrier de l' Eglise du Christ II   Le Calendrier de l' Eglise du Christ  II EmptyJeu 28 Oct - 11:21

LE CALENDRIER DE L'ÉGLISE
suite II



3. Le calendrier et l'unité de l'Église

a. Généralité

Nous avons reçu de dire pendant la divine Liturgie : «Et donne-nous d'une seule bouche et d'un seul coeur de glorifier et de chanter ton Nom honorable et magnifique, du Père du Fils et du saint Esprit, maintenant et toujours et aux siècles des siècles. Amen.»

L'Église orthodoxe et catholique (sens étymologique) de Jésus Christ, glorifie sur terre sa Tête sainte : d'une seule bouche. Il arrive par exemple de célébrer la divine Liturgie et (bien qu'il s'agisse d'un abus et d'une chose anormale) que personne ne communie. Pourtant, l'officiant proclamera : «Debout, vous tous qui avez communié aux saints, divins, célestes et vivifiants mystères du Christ, rendons de dignes actions de grâces au Seigneur.»

S'agirait-il d'une «routine» ou d'un «ritualisme» ? L'officiant pourrait-il dans un tel cas, supprimer le «Debout vous tous qui avez communié» au moment où personne de sa paroisse n'a communié ? La réponse est : NON ! Le divin apôtre Paul nous a enseigné que : «rien ne peut séparer les fidèles de l'amour du Christ qui les presse», «ni la hauteur, ni la profondeur», «ni les choses présentes, ni les choses futures», «ni la vie ni la mort» etc. Les distances géographiques ne peuvent pas donc séparer les fidèles d'entre eux.

Quand le prêtre orthodoxe est canonique, il n'officie pas au nom de sa paroisse ni «comme un morceau isolé d'un plus grand tout», comme souligne justement le Dr Alexandre Kalomiros. La divine Liturgie n'est pas une affaire privée ou paroissiale, mais c'est l'affaire de l'Église catholique (étymologique). Le prêtre officie au nom de l'Église catholique. Pour cette raison, quand il dit : «Debout vous tous qui avez communié» (même s'il n'est assisté que du sacristain) il ne s'adresse ni à ceux qui sont présents, ni à ses paroissiens, mais à tous les fidèles de l'Église «catholique» ! Il n'officie donc pas localement, mais «d'une seule bouche» avec toute l'Église.

Pour cela même nous faisons des prières pour les catéchumènes et ensuite nous les renvoyons même si paroissialement il n'existe pas de catéchumène ou si par économie extrême nous admettons leur présence pendant la liturgie. Comme sur chaque morceau brisé d'un miroir le soleil se reflète dans sa plénitude, ainsi chaque paroisse est l'icône de la catholicité de l'Église.

Mais comme l'union de l'Église catholique ne se brise pas par «la hauteur» et la «profondeur» (à savoir par les distances) ainsi selon l'apôtre, elle ne se brise ni «par la vie ni par la mort». Ainsi, la mort biologique ne nous sépare pas de nos saints et de nos frères endormis dans le Seigneur. Quand nous disons dans le Credo : «Je crois à l'Église, une, sainte, catholique et apostolique», nous pensons simultanément à l'Église dite «triomphante» et «militante» car «soit que nous vivons, soit que nous mourons, nous appartenons au Seigneur».

Pour cela l'Église triomphante et militante concélèbre d»une seule bouche» : «fais que notre entrée sait aussi l'entrée des saints anges qui concélèbrent avec nous et qui conglorifient É» et ailleurs : «Nous T'offrons encore ce culte raisonnable et non sanglant É pour tout esprit juste accompli dans la foi» et encore ailleurs : «Faisant mémoire de la toute sainte, toute pure, bénie par dessus tout, notre glorieuse Souveraine l'Enfantrice de Dieu É avec tous les saints remettons-nous les uns les autres É»

Nous concélébrons donc avec les cieux. Nos adversaires impertinemment nous ironisent : «Est-ce qu'ils ont des calendriers avec des petits feuillets dans le ciel pour se rappeler des fêtes ?» A leur impertinence, et du moment où ils veulent faire de l'esprit d'une telle qualité, nous leur poserons nous aussi une autre question : «Où la terre se termine-t-elle et où le ciel commence-t-il ? Où se trouve le «haut» et où se trouve le bas ?

Nous ne sommes pas rationalistes, mais nous avons reçu de la sainte Église, que, quand nous disons que le Christ «est en haut»», cela ne signifie guère qu'Il n'est pas en bas comme se sont égarés les occidentaux en lui ordonnant un vicaire comme si le Sauveur S'absentait de la terre. Mais nous avons reçu que : «Il était tout entier en bas sans qu'il se soit nullement absenté d'en haut», «assis en haut avec le Père, et qui est en même temps invisiblement présent parmi nous».

Au moment où le Christ unit les choses d'en haut avec les choses d'en bas, l'Église dit aussi : «le haut concélèbre avec le bas et le bas glorifie avec le haut», «salut, car le ciel s'est réjouit avec la terre, salut, parce que la terre chante de concert avec les cieux.» Car le culte de l'Église catholique est un, en même temps céleste et terrestre.

b. Séparation liturgique

Quand l'Église orthodoxe visible et invisible chante : «Aujourd'hui la Vierge enfante le Seigneur dans la grotte» les nouveau-calendaristes chantent : «Aujourd'hui Christ est venu se faire baptiser dans le Jourdain; aujourd'hui, Jean touche la Tête du Seigneur.»

Le jour de l'Epiphanie, la sainte Église orthodoxe de Jésus Christ chante : «Car c'est aujourd'hui le jour de la fête, les choeurs des saints s'assemblent avec nous et les anges fêtent avec les hommesÉ Aujourd'hui, la grande festivité orthodoxe tressaille de joie. Aujourd'hui, le Maître avance vers le baptêmeÉ»

Les textes sacrés témoignent donc d'une façon catégorique au sujet de la concélébration commune de l'Église catholique du Christ, visible et invisible, triomphante et militante, céleste et terrestre.

Les nouveau-calendaristes, au milieu d'une telle festivité universelle, céleste et terrestre, ne trouvent pas mieux de faire que de chanter : «Réjouis-toi Égypte, qui a fait pousser une telle plante : Macaire parmi les bienheureux.» Quelle relation entre le Jourdain et l'Égypte, entre l'Epiphanie et la mémoire de saint Macaire ?

Cette cacophonie ne peut être appelée Église, mais plutôt confusion et tour de Babel. Comment pouvons-nous attendre du Seigneur qu'Il nous donne «un seul coeur» au moment où nous ne chantons pas «d'une seule bouche» ? Mais pour être plus précis, l'Église a appliqué cette unité pendant bientôt vingt siècles et nous serions nous plus intelligents qu'elle pour la détruire.

Les adeptes du calendrier papal prétendent avec force que : «du moment où la Pâque n'a pas changé, l'unité des orthodoxes n'est pas rompue». Nous leur répondons : «Frères, nous vous en supplions, revenez à vous-mêmes. Pourquoi si nous ne concélébrons pas la Pâque, l'unité liturgique est-elle rompue, tandis que si nous fêtons séparément Noël, Épiphanie, Transfiguration etc. l'union liturgique se conserve ?

Ne s'agirait-il pas du même Sauveur ? Notre Maître et Rédempteur à tous ? Fêterions-nous un autre Christ à Pâque et un autre à Noël ? Celui qui fut ressuscité n'est-Il pas en même temps Celui qui naquit dans une grotte et couché dans une crèche pour notre propre salut ?

Pas seulement ceci, mais les conservateurs parmi les orthodoxes qui ont accepté l'innovation du calendrier occidental, maintenant que le patriarche et sa suite désirent changer la date de Pâques, crient au scandale. Toutefois, pourquoi Mélétios Metaxakis et Chrysostome Papadopoulos ont-ils pu changer abritairement le sanctoral et pourquoi le patriarche ne pourrait-il pas par le même principe changer aussi le Triode et le Pentecostaire ? Le patriarche est hélas conséquent. Ceux qui sont inconséquents sont les nouveau-calendaristes conservateurs.

c. Séparation concernant le carême

Comme nous le savons, après le dimanche de la sainte Pentecôte, nous fêtons le dimanche de tous les saints. Pendant toute la durée de cette semaine, le carême et les métanies ne sont pas permises à cause de la joie de la descente du sainte Esprit. Parce que pendant la semaine pascale nous avons fêté la Résurrection du Sauveur, durant une semaine, la sainte Église a décidé que la Pentecôte également serait fêtée pendant une semaine, prêchant ainsi que le saint Esprit est égale en honneur aux autres personnes de la sainte Trinité.

Comme il est aussi connu, d'après saint Grégoire de Pissidie : «Le jour tout-honorable de la fête de la Résurrection vivifiante de notre Seigneur Jésus Christ et vrai Dieu oscille du 22 mars (inclus) au 25 avril (inclus). Il ne se fête pas, ni le 21 mars, ni le 26 avril.»

Selon la date, la Pâque s'appelle précoce ou tardive. Si la Pâque est précoce, le dimanche de Toussaint est éloigné de la fête des saints apôtres Pierre et Paul (29 juin). Si, au contraire, la Pâque est tardive, le dimanche de Toussaint est plus proche de la fête des saints apôtres (Pierre et Paul). La période entre le dimanche de Toussaint et la fête des saints apôtres est donc la période du carême des saints apôtres.

Si la Pâque tombe le 25 avril, le dimanche de Toussaint coïncide avec le 20 juin. Par conséquent, le carême des apôtres dure huit jours.

Mais si la Pâque tombe le 22 mars, alors le dimanche de Toussaint tombe le 17 mai et la période du carême des apôtres est de 42 jours. Ce carême oscille donc entre huit et quarante-deux jours.

- En 1725, le patriarche de Constantinople Jérémie III fut destitué de son trône et exilé parce qu'il voulut stabiliser la période de ce carême à 12 jours.

- En 1783, le patriarche Callinique subit le même sort pour avoir voulu lui aussi stabiliser cette période à sept jours.

Qu'arrive-t-il donc avec les nouvaux-calendaristes ? Quand leur Pâque tombe le 25 avril, leur propre calendrier indique le 8 mai. (Déjà la Tradition est transgressée, mais nous poursuivons.)

Par conséquent, le dimanche de Toussaint tombe le 3 juillet, c'est-à-dire quatre jours après la fête des saints apôtres Pierre et Paul qui tombe É le mercredi de Pentecôte ! Par conséquent, le carême des saints apôtres est aboli.

Mais du fait que ce carême est une tradition de l'Église très ancienne, en 1929 par exemple, les nouveaux-calendaristes inventèrent de jeûner É la semaine de Pentecôte !!!

Comme le signale bien l'archiprêtre Eugène Tombros : «La festivité simultanée, régulière et unifiée des fêtes chrétiennes fut bouleversée.» En effet, le 56e canon du Sixième Concile oecuménique ordonne :

«É il a paru bon que l'Église de Dieu, qui est sur toute la terre, observe les jeûnes en suivant un seul ordre.»

Les nouveau-calendaristes ont décrété autre choses. Du moment où l'Église catholique du Christ se trouve en plein milieu du carême de Noël, eux ils fêtent déjà la Naissance du Christ.

Ainsi, l'un jeûne et fait pénitence pendant que l'autre fête et se réjouit. Nous nous demandons donc si le divin apôtre est d'accord quand il recommande «d'être parfaitement unis dans un même esprit et une même pensée» (I Cor 1,10). Pourquoi recourir à l'Écriture sainte du moment où le sens commun suffit à répondre :

«Est-il raisonnable et normal, quand l'Église se trouve en période de carême et de préparation, dans la pénitence, que les nouveau-calendaristes quittent la vie et le rythme de l'Église du Christ pour aller concélébrer avec les Luthéro-calvinistes ?»

Quand le saint Esprit tomba-t-Il sur les apôtres ? Quand «ils étaient tous ensemble dans le même lieu» (Ac 2,1). Il n'est pas dit que la moitié arriva aujourd'hui à la Chambre haute et l'autre moitié après treize jours. Nous voyons aussi dans l'Ancien Testament qu'au sujet des fêtes prescrites, Dieu dit : «Toute assemblée des fils d'Israël fera ainsi» (Ex 12,14). «Toute assemblée» et pas chacun quand il veut. Le calendrier des Hébreux étail-il scientifiquement plus exact, en comparaison, avec le calendrier dit «julien» ?

d. Au sujet de l'unité de l'Église

Nous copions du livre très important du théologien, Monsieur Stavros Karamitsos-Gambroùlias quelques sentences des saints pères concernant l'unité de l'Église :

Saint Irénée évêque de Lyon

«Comme nous l'avons déjà dit, l'Église, bien que dispersée par tout le monde, a reçu cette prédication et la garde soigneusement comme habitant une maison et croit à ces choses comme ayant une seule âme et un seul coeur. Elle prêche, enseigne et transmet en accord avec ces choses comme possédant un seul corps.»

Saint Ignace le Théophore (aux Magniciens)

«Une prière, une supplication, une pensée, une espérance dans l'amour, dans la joie immaculée qui est Jésus Christ, duquel il n'y a rien de meilleur, accourent tous à un seul temple de Dieu, à un seul autel.»

Saint Justinien le Philosophe et martyr

«Bien qu'on dénombre plusieurs membres, il y a pourtant un seul corps; ainsi l'assemblée de l'Église, bien qu'il s'agisse de nombreux hommes, sont tous appelés d'un seul appel», «comme étant une seule âme, une assemblée, une Église.»

Nous terminons le présent chapitre intitulé : «Signification dogmatique du calendrier» avec l'opinion du patriarche d'Alexandrie Photios qui dans son document N° 226/20.4.1924 écrit ceci au sujet de la réforme du calendrier : «Comment pourrait-elle être considéré étrangère aux relations dogmatiques et canoniques ?»

à suivre

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Dernière édition par Archimandrit Nil le Jeu 28 Oct - 13:31, édité 1 fois
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