LE CALENDRIER DE L'ÉGLISE
(suite)
Un schisme se fit jour également en Roumanie, bien que le patriarcat actuel essaye vainement de démentir l'existence en Roumanie de vrais chrétiens orthodoxes.
Comme nous l'avons appris, en Bulgarie, des clercs notables ont refusé de suivre «l'innovation diabolique» (comme l'appelle l'higoumène Philothée Zervakos, personnalité notable chez les nouveaux-calendaristes). Il paraît même que le couvent russe de soeurs en Bulgarie refusa de souscrire à cette apostasie.
Le saint monastère de Stavrovounion à Chypre fut liquidé à cause de ce calendrier papal.
Le saint monastère de Varlaam fut également détruit à cause du maudit calendrier.
Au Mont Athos, le monastère de Vatopedi adoptant le nouveau calendrier se sépara du reste des pères aghiorites qui ne participent plus à la fête de ce monastère «moderne».
Nul besoin de recourir à de hautes spéculations théologiques quand l'évangile dit : «un arbre se reconnaît à son fruit». Que les nouveaux-calendaristes nous présentent un seul bon fruit comme résultat de cette innovation. Sanctifia-t-elle quelqu'un ? Édifia-t-elle les fidèles ? Ramena-t-elle les égarés ? A-t-elle réunis les divisés ? Au contraire, elle apporte des schismes, des divisions, l'affaiblissement et l'indifférence. Aurions-nous besoin d'autres preuves pour comprendre qu'elle ne vient pas de Dieu ? Mais si elle ne vient pas de Dieu, c'est des démons qu'elle tire ses origines, elle est donc bel et bien diabolique !
L'archevêque d'Athènes Chrysostome Papadopoulos était littéralement ridiculisé. Il a voulu présenter le sigillium de 1593 comme apocryphe, comme une fabrication «des moines du Mont Athos» et alors nous lui avons présenté ce que lui-même avait affirmé autrefois en tant qu'archimandrite, professeur de l'Université d'Athènes et auteur d' une Histoire Ecclésiastique.
«Plus officiellement, le nouveau calendrier fut repoussé par le concile de Constantinople convoqué en 1593. Le concile repoussa le calendrier grégorien comme une innovation allant à l'encontre des canons et des dispositions de l'Église.» (Profession de foi de l'archevêque Papadopoulos - voir le livre du théologien M. Karamitsos L'agonie p. 39).
«A cause de cette lutte, en 1584, le patriarche de Jérusalem, Sophronie, partit en tournée pour collecter des fonds. Se rendant à Constantinople, il participa cette année-là à la commission d'étude synodale, convoquée par Jérémie II l'Illustre, pour la réprobation du calendrier grégorien, par lequel l'Église latine cherchait à égarer les orthodoxes.» (Histoire de Chrysostome Papadopoulos, p. 482 - voir les Bourreaux de l'orthodoxie par l'higoumène Madeleine p. 293).
L'historien de notre nation grecque, M. Paul Karolides, dans son Histoire Universelle (vol. I, p. 253) dit ceci : «Mais ce changement n'étant pas effectué avec l'accord des anciennes Églises patriarcales d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem, restées fidèles au calendrier julien, amena un schisme !» Voilà donc pourquoi nous disons qu'en 1924, ce n'est pas l'Église qui changea le calendrier. S'il y a schisme, qui est le schismatique ? De plus, nous avons posé à l'archevêque Papadopoulos la question suivante : «Vous dites que les sigilliums du XVIe siècle qui ont anathématisé le calendrier grégorien étaient une fabrication «des moines du Mont Athos»; cependant les codes manuscrits qui se trouvent au monastère de la divine Montagne du Sinaï, le monastère russe de Saint Panteleïmon à l'Athos et ailleurs sont des codes très anciens. A cette époque, aucune controverse n'existait dans l'Orthodoxie au sujet du «vieux» ou du «nouveau» calendrier. Qui aurait donc intérêt à falsifier ces codes et pourquoi» ? (De plus, ils sont authentifiés par d'éminents historiens comme le le métropolite Philarète Vaphides et le métropolite Mélétios aux XVIIIe et XIXe siècles). N'ayant rien à répondre, l'archevêque en contradiction, riposta par les gendarmes et les persécutions. Est-il vraiment possible de considérer un calendrier qui amène le schisme dans l'Église et persécute les fidèles comme orthodoxe ? Mais si le dit calendrier «grégorien» ou «julien corrigé» n'est pas orthodoxe, qu'est-il donc ?
b. Affaiblissement de l'Église d'Hellade
Les «orthodoxes conservateurs» qui ont suivi la hiérarchie Innovatrice, nous sont très sympathiques et nous suivons avec une émotion particulière leurs luttes et leurs souffrances et leur résistance contre le «cataclysme du péché» qui nous menace tous.
Eux-mêmes reconnaissent que le nouveau-calendrier constitue une «innovation diabolique», qu'il a créé un «schisme» et constitue une «grande faute». Mais ils ne se rendent pas compte qu'ils se trouvent en contradiction avec eux-mêmes.
Que signifie «grande faute» ? Si le calendrier ne cause pas de «dommage» à l'Église, pourquoi le considérer comme faute ? S'il ne comporte pas de conséquences, nous ne pouvons pas nous baser uniquement à un attachement sentimental au passé pour le considérer comme une faute. La faute présuppose des conséquences. Si donc ces conséquences sont préjudiciables à l'Église, comment pourrais-je les adopter et ensuite trouver une bonne défense devant le redoutable tribunal du Christ ? Comment puis-je suivre quelque chose que j'appelle (comme le vénérable vieillard Philothée du monastère de Longovarda) diabolique ?
N'ayant pas saisi la signification du calendrier, ils croient qu'un jour la chose sera oubliée et que l'organisme de l'Église résorbera peu à peu cette tumeur. Mais, frères bien-aimés, est-ce que le temps peut altérer la Tradition ? Est-ce que le mensonge se transforme à travers les siècles en vérité ? Qu'à Dieu ne plaise ! Au moment où nous avons permis au petit ver d'entrer dans le fruit, si petit et imperceptible qu'il soit, il ne cesse pas d'être un ver, et ne fera que grossir, tandis que le fruit pourrira. Dans ce cas, le temps non seulement ne corrige pas les choses, mais, bien au contraire, les empire et les aggrave. Voyons autour de nous la vérité de ces paroles :
Le sionisme universel comme précurseur de l'Antichrist exerce, de nos jours, une propagande très fine et pénétrante, ayant aussi la franc-
maçonnerie comme bras droit. Ainsi, il a réussi à enlever des textes liturgiques des latins, comme étant «antisémites», tous les textes se rapportant au déicide de l'ancien Israël. En enlevant ces passages, les latins avouent avoir souffert pendant 2.000 ans d'un antisémitisme maladif, parce qu'ils ignorent, en tant qu'hérétiques et schismatiques, la théologie, et ils n'ont jamais rien compris au déicide israélien ! Maintenant que vous venez d'admettre le principe corrupteur de l'aggiornamento à partir de 1924, comment réagirez-vous quand les professeurs de nos universités (voir le cas de M. Alivizatos) introduisent le principe de la révision de nos textes liturgiques ? (Voir aussi suppression du nom de saint Photios du sanctoral de février.) En effet, chanter tel tropaire ou tel kondakion n'est pas une question dogmatique !
L'Archevêque Hiéronymos favorise plusieurs innovations :
- les prêtres coupent leurs cheveux et leur barbe se promenant en costume civil;
- on adopte autant que l'on veut l'usage des orgues et des choeurs mixtes polyphoniques dans les églises, ce qui est contre la Tradition de la musique sacrée de notre Église,
- on supprime l'office des Matines et on célèbre deux liturgies à la place «pour faciliter la fréquentation de la liturgie aux fidèles». Ainsi chacun peut entrer au milieu de la première liturgie et sortir au milieu de la deuxième, exactement comme dans les cinémas à spectacle permanent, adoptant ainsi les manières et conceptions latines,
- on discute fiévreusement sur le changement de la date pascale en voulant fixer pour cela le deuxième dimanche d'avril (le 8 calend. O.N.U.)
- par souci archéologique on supprime les iconostases dans les églises,
- peu à peu le sacrement du saint baptême se mutile. Laissons de côté que la triple répétition du Credo est tombée presque partout dans l'oubli, et qu'au lieu de bénir les eaux du baptême par les prières appropriées, on y ajoute de l'eau bénite (comme si les pères qui avaient prescrit de réciter le Credo trois fois et bénir l'eau directement, avaient été des ignorants et que nous devions les corriger), mais on supprime aussi les exorcismes, et on fait asseoir les enfants dans le baptistère et ensuite ils versent de l'eau avec leur mains sur la tête sans immersion.
Mais rien de tout ceci n'est dogmatique. Il est connu qu'à l'époque paléochrétienne, la Pâque n'était pas fêtée en même temps par tous les chrétiens, que les prêtres n'avaient pas de longs cheveux (pour ne pas dire qu'il y a même des canons contre !); et que peut-être même les adeptes de la démolition des iconostases trouveraient des arguments archéologiques en leur faveur !
Mais quel homme sensé ne se rend pas compte qu'une telle tactique amène à la destruction et au suicide de l'orthodoxie ? Quand nous disons destruction et suicide, nous attribuons certes un sens relatif, car l'orthodoxie n'est pas en danger et n'a pas besoin de notre défense, puisque «les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre Elle» !
à suivre